Les nouvelles formes de discriminations au bureau
La loi réprime sévérement les discriminations liées à l'origine ethnique, au sexe ou aux préférences sexuelles. Du coup, affirme une étude réalisée par la Cegos, un organisme de formation, et la Fondation Paris-Dauphine, les actes vexatoires de la vie quotidienne en entreprise se reportent sur d'autres terrains. L'apparence physique en premier lieu.
_ Annick Cohen-Haegel, qui a dirigé cette étude, interrogée par Philippe Duport, avec Agnès Soubiran.
Petit Plus
Je ne sais pas si vous vous souvenez, Agnès : en décembre dernier, tout le monde s’était moqué de la banque suisse UBS qui avait imposé à ses employés un code vestimentaire hyper strict : tout était passé en revue, de la couleur des sous-vêtements pour les femmes et celle des chaussettes pour les hommes.
Eh bien une entreprise japonaise vient de reléguer la banque suisse au rang de petit joueur dans la catégorie « Big Brother du travail ». Maeda, une entreprise de construction et de génie civil, vient de demander à ses 2700 employés d’adopter tous… la même coupe de cheveux. Court derrière et un peu plus long devant pour les hommes, et au carré avec une frange « rabattable » - j’avoue Agnès que je connaissais les lits et les tables rabattables, mais pas les franges - pour les femmes.
Alors, vous allez peut-être me demander pourquoi une entreprise de construction veut que ses 2700 employés aient la même coupe de cheveux style « Playmobil »… Eh bien la direction assure très sérieusement que c’est pour économiser l’eau et l’énergie, sujet sensible au Japon depuis l’accident de la centrale de Fukushima…
L’entreprise Maeda explique en effet que quand on a les cheveux courts, on utilise moins d’eau pour les laver et moins d’électricité pour les sécher… Logique, mais avec ce raisonnement du genre « je ne veux voir qu’une tête », on espère que les femmes, qui ne rasent pas le matin, auront de l’avancement. Et que les chauves, bien sûr, toucheront une prime.
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