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Les jeunes aiment les associations mais ne veulent pas y travailler

Travailler pour une association, qu'en pensent les jeunes ? Et qu'en disent leurs parents ? Un sondage exclusif que France Info vous dévoile, ce matin: pour ce qui est de faire carrière, les associations ne rassurent ni les uns ni les autres, c'est l'un des enseignements retenus.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Jeune travaillant pour l'association marseillaise UNIS CITE © Maxppp)

La Croix-Rouge, le Secours catholique, l'UCPA. Quel point commun ?

Ce sont toutes des associations. Et de gros employeurs. Comme de très nombreuses maisons de retraites, des hôpitaux et des cliniques. A priori, pour des jeunes qui se cherchent un avenir, c'est plutôt attirant. Sauf que... ça n'est pas tout à fait le cas.

Le Mouvement associatif a demandé à l'institut de sondage TNS Sofres de se pencher sur l'idée que les jeunes se font des associations. Et de voir aussi ce qu'en pensent leurs parents.

Résultats : le milieu associatif, les jeunes trouvent ça formidable. Ça fait avancer la société, on se sent utile. Et puis ça permet de s'épanouir dans son travail. Mais d'ici à y postuler, il y a de la marge.Ils se méfient. Et leurs parents encore plus.

92 % des jeunes pensent que "quand on travaille dans une association, on se sent utile au quotidien"

Leurs parents sont bien d'accord, à 94%. Les deux générations disent aussi, en choeur, que l'ambiance de travail doit y être "agréable".

Seulement voilà : quand on leur demande où ils voudraient travailler dans les prochaines années, les jeunes ne sont plus que neuf pour cent à se voir dans une association. Les parents sont encore plus sévères : ils sont six pour cent seulement à souhaiter que leurs enfants rejoignent le milieu associatif.

Des salaires trop bas

Quand on leur demande pourquoi, les jeunes disent d'abord : parce que les salaires y sont trop bas et que l'emploi y est précaire. Encore une fois, les parents tapent du poing sur la table : deux-tiers d'entre eux, soixante six pour cent exactement, disent qu'on y est trop mal payé et que les possibilités de carrière sont limitées.

Le Mouvement associatif, qui a commandé ce sondage, se retrouve avec une pierre dans son jardin,  mais il avance quelques arguments pour modifier son image. Nadia Bellaoui, sa présidente, affirme que dans le secteur de la santé, par exemple, on est au contraire mieux payé que dans le privé et dans le public. De 20 à 30 % en plus.

Les associations, c'est un emploi privé sur dix. Parmi eux, beaucoup d'administratifs, de cadres, même des ingénieurs, des informaticiens et des juristes. Leur nombre n'a cessé de croitre ces dernières années. Sauf qu'aujourd'hui la tendance s'inverse. La baisse des subventions publiques a donné un coup de frein à cette belle croissance. Un mouvement qui, s'il se poursuit, ne va pas rassurer les jeunes et leurs parents.

 

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