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Les entreprises du nettoyage lancées dans la bataille des horaires

On ne veut pas croiser ceux qui font le ménage dans les bureaux. Résultat : pour des centaines de milliers d’employés, des horaires difficiles et des difficultés de transport. Un problème qui rejaillit aussi sur l’emploi.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (A cause des horaires contraignants imposés à leurs salariés, les entreprises du nettoyage peinent à recruter © MaxPPP)

Les entreprises de nettoyage ont du mal à trouver des candidats. Notamment parce que les horaires sont difficiles, très tôt le matin ou tard le soir. La moitié des 450.000 employés des sociétés de nettoyage travaillent de six heures à huit heures, et de 18 à 20 heures. Pour beaucoup, cela veut dire des problèmes de déplacement, parfois pas de transport en commun du tout. Résultat : alors que le secteur crée 10.000 emplois par an, il s’inquiète de ne pas parvenir à attirer et surtout à retenir suffisamment de candidats.

Tôt le matin ou tard le soir

Derrière ces difficultés de recrutement, toujours difficiles à comprendre quand le chômage est au plus haut, il y a un problème culturel. Les entreprises du tertiaire, qui constituent la grande majorité des clients, ne veulent tout simplement pas voir les personnes qui font le ménage. Elles leur imposent de venir travailler avant ou après tout le monde. Pour que les cols blancs ne croisent pas ces employés qui pourraient les gêner. Sans se préoccuper des conséquences sur la vie de ceux qui nettoient les bureaux. Dans le même temps, elles communiquent sur leur "responsabilité sociale" et sur leurs valeurs d’entreprise…

La Fédération des entreprises de propreté, qui vient de tenir son assemblée générale annuelle, a fait des horaires l’un de ses chevaux de bataille. Elle veut convaincre que pour ne pas risquer la pénurie dans ces métiers difficiles, il faut gagner la bataille des horaires. De très rares entreprises l’ont compris. Comme Danone, Coca ou la mairie de Rennes. Mais la grande majorité refusent de voir le problème. Une question qui dépasse de loin celle de l’emploi.

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