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L’entreprise Altempo, l’exemple d’une insertion sociale durable

Tout l'été dans "C'est mon boulot", chaque jour une initiative citoyenne engagée par une entreprise. Insertion, environnement, bien être des salariés. Mardi :  Altempo, qui vient en aide aux familles en difficulté en mobilisant ses salariés.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Chantier de construction d'une maison à Godewaersvelde (Nord). (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Dans les marchés publics, il y a ce que l'on appelle des "clauses sociales". Un nombre d'heures d'insertion à financer pour l'entreprise qui remporte le marché. Mais Thierry Munier se dit que ça n'est pas la solution. On ne règle pas le fond du problème. On prend des personnes en difficulté quelques mois et elles repartent au même point. Les bénéficiaires ont l'impression d'être des variables d'ajustement. Pour se donner bonne conscience. L'entreprise que Thierry Munier peut faire quelque chose. Il s'agit d'Altempo, 50 salariés à Colmar, spécialisée dans les bâtiments modulaires que l'on trouve notamment sur les chantiers. Thierry Munier a une idée, faire de l'insertion sociale durable. Il se rapproche d'une association locale, Espoir, qui loge dans des studios des accidentés de la vie, souvent des familles. Espoir prend en charge la famille, les enfants notamment et Altempo va s'occuper du chef de famille, presque toujours le papa : "Dans la pratique, on accueille la personne, le père de famille. On nomme un tuteur et puis on fait une reconstruction sociale. On réapprend à venir à l'heure, on part souvent de là et on le forme et ensuite on l'accompagne jusqu'à ce qu'il trouve un emploi en CDI pas forcément chez nous. Pour libérer de la place à d'autres après."

Devenir autonome

L'idée du projet Chronos, c'est bien de permettre à la personne aidée de voler de ses propres ailes. L'accompagnement dure entre 12 et 18 mois. Quatorze personnes en difficulté en ont déjà bénéficié. À chaque fois, un salarié d'Altempo se porte volontaire pour être son tuteur. Mais d'autres peuvent donner des cours de soutien scolaire aux enfants de la personne aidée. Et l'entreprise va faire jouer son réseau pour négocier avec les banques s'il y a surendettement par exemple. On l'aide aussi à faire un CV, des lettres de motivation. L'idée est qu'il retrouve une place dans le tissu économique. Deux fois par mois, une réunion se tient chez Altempo autour de la personne prise en charge. Pour trouver les bonnes solutions. Faire du sur mesure. Le projet Chronos ne coûte pratiquement rien à l'entreprise Altempo. À part les heures de ceux qui s'impliquent. Mais ça apporte beaucoup. Thierry Munier est parfois contacté par d'autres entreprises qui voudraient l'imiter. Mais pas assez souvent. Son voeu le plus cher : que l'initiative d'Altempo soit plus souvent copiée.  

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