Le travail déborde sur la vie privée, surtout dans les pays émergents
Les sondages valent ce qu’ils valent, mais cette étude menée dans douze pays par le géant de l’informatique Dell mérite qu’on s’y arrête. Notamment parce qu’elle nous sort d’une vision franco-française de notre vie quotidienne au travail. Et aussi parce qu’elle peut nous aider à imaginer ce que seront nos conditions de travail dans quelques années.
Premier enseignement : les frontières entre le temps passé à travailler et le temps de repos s’estompent.
Le phénomène est tellement reconnu qu'il porte un nom : le "blurring", blur voulant dire flou en anglais. Ce "floutage" de nos deux vies, personnelle et professionnelle, est bien sûr permis par les nouvelles technologies.
Ce que cette étude révèle notamment, c’est que dans les pays émergents comme le Brésil, la Chine, l’Inde ou la Turquie, les salariés ont déjà intégré, plus que chez nous, ce floutage. Ils sont bien plus nombreux à travailler en dehors de leur bureau. Ils ont d’ailleurs plus largement adopté la tablette comme outil de travail quotidien que les salariés des pays plus développés.
32 heures par semaine
Des salariés des pays développés plus sédentaires, plus attachés à leur bureau : ils y passent en moyenne 32 heures par semaine. Et des employés des pays émergents plus mobiles, qui ne passent que 26 heures au bureau… mais qui restent plus disponibles. Pour ne pas dire pas très regardants sur l’étanchéité de la sphère personnelle. Leurs managers attendent d’ailleurs plus qu’ailleurs qu’ils restent accessibles une fois rentrés chez eux. Du reste, 83% de ces bons soldats des pays conquérants confirment qu’ils consultent leurs courriers électroniques en dehors des heures de travail. C’est presque deux fois plus que dans les pays développés !
Cela dit, partout dans le monde, le travail déborde. Un chiffre, qui vous permettra peut-être de vous sentir moins seul : tous pays confondus, 64% des salariés - oui, presque les deux-tiers - emportent au moins un peu de travail à faire chez eux après leur journée "normale". Et puis il y a une autre mauvaise habitude qui se moque des frontières : quelque que soit le pays étudié, environ un salarié sur deux envoie des courriels à des collègues de travail qui sont pourtant installés tout prêts d’eux et à qui ils pourraient tout aussi bien parler. Une pratique qui relève certainement plus du besoin de se couvrir en cas de pépin que de la flemme d’adresser la parole à son voisin de bureau.
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