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Le travail de nuit gagne du terrain : attention aux dégats

Les salariés français sont devenus des oiseaux de nuit. Le nombre de ceux qui travaillent entre 21 heures et six heures du matin - la définition légale du travail de nuit - a doublé en vingt ans. Mais les conséquences sur la santé des salariés peuvent être lourdes.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
  (© Maxppp  Le travail de nuit gagne du terrain : attention aux dégats)

 Les salariés français sont devenus des oiseaux de nuit

Le nombre de ceux qui travaillent entre 21 heures et six heures du matin - la définition légale du travail de nuit - a doublé en vingt ans.

Un salarié sur sept est au boulot quand les autres dorment, selon une étude publiée il y a quelques jours par la direction de la statistique du ministère du Travail. Ce sont surtout des hommes, même si les femmes les rattrappent à toute vitesse.

Mais derrière cette évolution de la société, il y a des petits bobos et de vraies maladies. S'agiter quand l'horloge biologique voudrait qu'on soit sous la couette peut avoir de sérieuses conséquences sur l'organisme.

La liste a de quoi faire peur. On parle de cancer du sein par exemple

Les femmes qui travaillent de nuit pendant quatre à cinq ans ont 30% de risques que les autres de déclarer cette maladie. On parle de fausses couches ou d'accouchement prématuré. Les scientifiques évoquent, sans en être tout à fait certains, plus de cancers du colon et de la prostate chez l'homme. Et puis des troubles qui peuvent paraître plus bénins. Comme la prise de poids. L'INRS, l'institut de recherche et de prévention des maladies professionnelles, explique par exemple que non seulement on a tendance à davantage grignoter la nuit, mais qu'en plus l'organisme assimile plus difficilement les aliments. On n'est tout simplement pas fait pour manger la nuit.

Alors comment faire quand on doit malgré tout travailler de nuit ? Comment limiter les dégats ? Quelques règles de conduite, donnés à la fois par l'INRS et les ergonomes, spécialistes de l'organisation du travail. D'abord garder trois vrais repas par jour. Au dîner, manger des protéines, viandes, laitages, légumineuses.

Supprimer café, thé et sodas cinq heures avant l'heure du coucher. A la fin de sa "journée", tôt le matin, ne pas zapper le petit déjeuner, avec des glucides : pain, céréales, pâtes, riz. Et très vite, dès que possible, se mettre au lit dès le retour à la maison : ne pas se lancer dans du ménage ou d'autres activités. Le matin, pour se préparer au sommeil, porter des lunettes de soleil.

En fin d'après-midi, s'offrir une petite sieste "d'anticipation", avant sa nuit de travail. Dernier conseil de tous les spécialistes, ne pas renoncer au sport, même si on est fatigué.

Reste la pierre d'angle du bien-être : le travail de nuit a moins d'effets nocifs, notamment sur le moral, quand on est volontaire pour le faire.

 

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