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Le portage salarial, une solution qui pourrait se généraliser

Selon un sondage réalisé par la Fondation ITG, les deux-tiers des cadres pensent que le CDI ne sera bientôt plus la norme. Parmi les nouvelles formes de travail amenées à se développer, le portage salarial. Aujourd'hui utilisé surtout par des cadres seniors, il pourrait connaître une expansion à la faveur d'une prochaine réglementation.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Le portage salarial permet de travailler pour une mission avec une entreprise © Fotolia)

Un boulot pour toute sa carrière : plus personne ne semble y croire. D'après une enquête réalisée par la fondation ITG, qui s'intéresse aux nouvelles formes d'emplois, 93% des cadres pensent qu'on connaîtra tous dans sa vie plusieurs transitions, voire plusieurs reconversions. Presque autant, 87%, prévoient de passer un jour du statut de salarié à celui d'entrepreneur... et même de chômeur. Et pour deux-tiers des cadres, le CDI ne sera bientôt plus la norme.

Pour les cadres, le CDI ne sera bientôt plus la norme

Quelles seront donc ces nouvelles formes d'emploi ? Parmi elles, il y en a une qui est dans l'actualité, c'est le portage salarial. Le gouvernement et les partenaires sociaux planchent en ce moment sur une ordonnance. Elle pourrait être publiée en fin d'année. Objectif : permettre à plus de travailleurs et à plus d'entreprises d'avoir recours au portage salarial.

Le portage salarial : faire une mission pour une entreprise

Aujourd'hui entre 30 000 et 50 000 personnes utilisent ce système. Surtout des seniors. Et surtout des cadres. La formule est simple. Elle permet à un indépendant de faire une mission pour une entreprise et d'être payé en salaire. Ce qui permet notamment de cotiser à l'assurance chômage et à la retraite.

Pour ça, il faut passer par une autre entreprise. C'est elle qui facture la prestation et c'est elle qui établit la fiche de paie. Cette entreprise de portage prélève bien sûr une commission, qui tourne autour de 10%, parfois plus. La formule se situe donc quelque part entre l'intérim et le statut d'auto-entrepreneur. Selon ses défenseurs, elle permettrait de créer d'ici à cinq ans jusqu'à 300 000 emplois en France.

Entre intérim et statut dauto-entrepreneur

Leurs arguments : dès que le cadre juridique du portage salarial sera plus sécurisé qu'il ne l'est aujourd'hui, les entreprises n'hésiteront plus à y avoir recours. Elles donneront des missions ponctuelles à davantage de travailleurs "indépendants". Ceux-là pourront "vendre" plus souvent des missions sans avoir à créer leur propre entreprise.

Idéal pour des seniors avec une forte expertise. Ou pour des formateurs, des spécialistes du web, de l'informatique, de la communication. Bref, pour de plus en plus de métiers de demain qui sont menacés par la raréfaction du sacro-saint CDI. Autant de personnes pour qui le choix aujourd'hui se situe entre l'intérim - pas adapté à tout le monde - la création d'entreprise, pas adaptée à tous les cas - et la recherche souvent vaine d'un poste fixe.

Le portage salarial pourrait donner de l'air à ces travailleurs indépendants d'un nouveau type. A condition que les sociétés de portage, qui prélèvent une partie des gains, justifient pleinement leur commission en offrant de vrais services. C'est l'un des enjeux de la future réglementation.

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