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Le désarroi des représentants du personnel

Les représentants du personnel n'ont pas le moral. Ils viennent de se réunir au CNIT à La Défense et sont décontenancés devant l'évolution des demandes des salariés, de plus en plus individuelles, et la souffrance au travail, à laquelle il leur est difficile de répondre.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
  (Les représentants du personnel ont un rôle méconnu dans l'entreprise © Fotolia)

"Le mal être des élus dans une fonction déconsidérée" . C'était le titre d'une table-ronde qui s'est tenue hier dans le cadre de SalonsCE, au CNIT, à la Défense, le grand rendez-vous des délégués du personnel, des élus au comité d'entreprise et des membres du méconnu CHSCT, le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail.

Une mission méconnue

Méconnu comme d'une manière générale ce que font exactement les élus du personnel. Des élus qui semblent un peu déconnectés de leurs électeurs. Un sondage CSA pour SalonsCE montre que 37% des salariés sont insatisfaits de leur comité d'entreprise... alors que les élus pensent que ces mécontents ne sont que 10% de l'ensemble.

Selon cette même enquête, salariés et élus n'ont pas la même perception du travail d'un CE. Pour les salariés, il sert aux vacances, au cinéma moins cher. Ils aimeraient qu'ils les aident davantage pour la garde des enfants, le logement, les transports... De leur côté, les élus se voient plutôt comme des négociateurs en contact avec la direction. Un rôle plus politique et stratégique. Du coup, les élus se retouvent en porte-à-faux, voire incapables de répondre aux attentes des salariés.

Des représentants du personnel en souffrance

Un trouble qui peut carrément se muer en détresse psychologique. La psychologue et spécialiste de la souffrance au travail Marie Pezé affirme qu'elle reçoit de plus en plus de représentants du personnel qui craquent voire même qui sont en burn out.

Certains se prendraient en pleine figure la souffrance des salariés qu'ils défendent. D'autres décident justement de se faire élire justement parce qu'ils sont harcelés. A la fois parce que ce harcèlement réveillerait chez eux une "conscience politique" et aussi pour se protéger.

Du reste, les représentants syndicaux présents à La Défense reconnaissaient tous que certains élus avaient brigué un mandat avant tout pour se protéger en temps de crise. Et qu'il était de plus en plus difficile de trouver des candidats à ces fonctions, surtout dans les jeunes générations.

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