La transition écologique et sociale : un bon vecteur pour remettre en action les jeunes qui ne sont ni en études, ni en emploi, ni en formation
En trois ans, 168 projets différents ont été menés pour tenter de motiver des personnes qui sont éloignées de l'emploi. Focus sur l'un d'entre eux, avec Sarah Lemoine.
franceinfo : En quoi consiste le projet "100 % transition" ?
Sarah Lemoine : Le projet "100 % transition" est le fruit d’une méthode pour remettre en mouvement des jeunes qui ne sont ni en études, ni en emploi, ni en formation. Des jeunes en rupture, souvent isolés socialement. Cette méthode a été créée par les deux fondateurs de l’Association "Osons ici et maintenant", à leur retour du Québec où ils ont travaillé pendant 3 ans. "Là-bas, raconte Olivier Lenoir, on a été frappés de voir que les jeunes sont encouragés à se lancer et à transformer leurs difficultés en défi". Alors qu’en France, plus des deux tiers des jeunes pensent que la société ne leur permet pas de montrer de quoi ils sont capables, se désole-t-il en citant une étude de France Stratégie.
Que propose le projet "100 % transition" aux jeunes en rupture ?
La clef de voûte est de les aider à définir un projet de vie qui fait sens pour eux, avant même de parler d'un métier. Où ont-ils envie de vivre ? Dans quel environnement social, affectif, amoureux ? Avec quelles valeurs, quel engagement citoyen face aux transitions écologiques et sociales ? Comment incarner le changement qu’ils souhaitent voir dans le monde ? Et à partir de là, les mettre dans l’action.
Le programme dure 9 mois, avec une phase de remobilisation, la signature d’un service civique pour expérimenter leur projet de vie et renforcer la confiance en eux, puis une phase d’envol. Entre début 2020 et fin 2022, 306 jeunes ont ainsi été accompagnés dans 8 territoires urbains et ruraux en Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne et Guyane.
Combien, parmi ces jeunes, se sont mis "en mouvement" ?
Sur ces 306 jeunes, à l’issue de l’accompagnement, les trois-quarts se sont retrouvés en formation ou en emploi, ou ont repris leurs études, selon une évaluation menée par le Céreq et l’agence Ellyx. La sensibilisation aux transitions écologique et sociale s’est traduite par des projets de formations et d’insertion en lien avec elles pour la moitié de ces jeunes.
La majorité de ceux qui ont participé à l’expérimentation affirme en tout cas avoir vécu une transformation. Laure Gayraud, chercheuse au Céreq, se félicite que projet ait été "médaillé" par le Ministère du travail. Depuis 2023, "100 % transition" poursuit sa route, grâce à des fondations et des mécènes mais sans le soutien de l’État, regrette Olivier Lenoir qui aimerait déployer cette méthode à une plus large échelle.
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