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La réalité virtuelle à la rescousse des troubles musculo-squelettiques

Les troubles musculo-squelettiques sont, de très loin, la première maladie professionnelle en France. Plusieurs start-up françaises tentent de prendre en charge le problème avec la réalité virtuelle. 

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Un homme porte un casque de réalité virtuelle. (OLIVIER BÉNIS / RADIO FRANCE)

C'est un fléau. Près de neuf maladies professionnelles sur dix sont dues à ces fameux TMS, les troubles musculo-squelettiques. Articulations, tendons, muscles, vertèbres... les chiffres donnent le tournis. Ce sont 10 millions de journées de travail perdues et 40 000 nouvelles personnes sont touchées chaque année.

Pour les entreprises, la perte se chiffre à un milliard d'euros, avec un impact sur la productivité, l'absentéisme, le turnover, c'est à dire le départ de salariés, ou encore la perte de compétence. Plusieurs start-up françaises se sont attaquées à ce problème de santé publique via la réalité virtuelle, qui ne sert pas qu'aux jeux vidéo.

Dépister en avance

Pour détecter un risque de trouble musculo-squelettique, on réalise un "jumeau numérique" de l'opérateur qui va effectuer le geste. Il suffit de mettre un casque de réalité virtuelle sur la tête et on se retrouve autour d'une chaîne de montage.

"Des objets vont arriver sur un tapis roulant, ils vont s'arrêter devant nous, détaille Sébastien Kuntz, fondateur de Middle VR. On va devoir attraper des pièces, les assembler et les remettre sur le tapis roulant. Le jumeau virtuel, le mannequin virtuel, va dire, quand on se penche en avant, attention dans le bas du dos, il va y avoir des problèmes. Le bas du dos du mannequin virtuel va devenir rouge."

Apporter des solutions

Une fois le risque de TMS repéré, il suffit de modifier l'ergonomie de la chaîne de montage, toujours virtuellement, pour trouver la bonne organisation qui va éviter le déclenchement de la douleur. "On va modifier le poste de travail, poursuit Sébastien Kuntz. En l'occurrence on va avancer des bacs, ce qui fait que l'opérateur va rester complètement droit. Là le mannequin va rester complètement vert, ce qui veut dire que le geste est beaucoup plus ergonomique." La réalité virtuelle peut permettre soit de détecter le risque de douleurs au travail au moment de la conception du poste de travail, soit ensuite, quand un problème se manifeste, de le modifier.

Tout le monde peut s'immerger dans cette réalité virtuelle, des ergonomes, des ingénieurs, des décideurs, et bien sûr les ouvriers eux-mêmes, dont viennent les bonnes solutions. Des solutions qui ont un coût, quelques milliers d'euros, mais qui peut faire économiser beaucoup à l'entreprise et éviter à des travailleurs de souffrir.

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