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La quasi-totalité des cadres tentés par l'expatriation

Non seulement ils n'ont pas le moral, mais en plus ils veulent quitter la France : les cadres seraient 94% à vouloir faire, tout ou partie, de leur carrière à l'étranger, selon une étude du Boston Consulting Group.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (© Maxppp)

Ce sont deux sondages qui se téléscopent et qui jettent une lumière crue sur l'état d'esprit des cadres français. Le premier, c'est le Boston Consulting Group qui le diffuse. A priori une maison sérieuse. Et pourtant son annonce a de quoi surprendre :

"quatre vingt quatorze pour cent des cadres français seraient "prêts et volontaires pour s'expatrier une partie de leur carrière".

Autant dire la totalité d'entre eux. Ce qui est encore plus étonnant, c'est quand on compare ce score à d'autres pays : en Allemagne et au Royaume-Uni, ces candidats au départ sont moins de cinquante pour cent.

Deuxième chiffre, publié le même jour : le moral des cadres est au plus bas. Selon le baromètre Viavoice : les trois-quarts d'entre eux pensent que le chômage ne diminuera pas dans l'année qui vient. Ils sont même treize pour cent à assurer que la croissance ne sera jamais de retour.

Des chiffres qui doivent quand même être relativisés. D'abord parce que le taux de chômage des cadres est toujours très bas, autour de quatre pour cent. Et que les dernières perspectives de l'Apec sont stables, voire légèrement optimistes pour 2014.

Quant aux envies de s'expatrier, il ne faut pas non plus les prendre uniquement comme un signe de grande déprime ni comme un besoin de quitter une économie en berne

Les Français, et notablement les cadres, ont intégré qu'une expérience à l'étranger était un gros plus dans un CV. Voire un élément indispensable. La commission européenne a même produit une étude sur le sujet ces derniers jours. Six recruteurs sur dix y déclarent qu'une expérience internationale est décisive pour être embauché en deux mille quatorze. C'est deux fois plus qu'en deux mille six. Ce qu'ils apprécient chez ces candidats, c'est "la tolérance, la confiance en soi et l'aptitude à résoudre des problèmes" que l'on acquiert quand on est en poste loin de chez soi. D'ailleurs, toutes les grandes écoles proposent désormais un séjour à l'étranger dans leur cursus. Et plus de vingt six mille étudiants français partent en Erasmus chaque année.

Les cadres interrogés par le Boston consulting group disent pour les trois-quarts d'entre eux qu'ils recherchent non pas une fuite, mais un bonus à leur carrière. Ils recherchent non pas un départ définitif, mais des missions courtes et à forte valeur ajoutée. Des expériences professionnelles qu'ils voient d'abord aux Etats-Unis, mais aussi en Grande-Bretagne, au Canada et même en Allemagne, pourtant longtemps boudée par les candidats à l'expatriation.

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