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"La cravate solidaire" rhabille les chômeurs

" La cravate solidaire " aide les chômeurs à retrouver le chemin de l'emploi en leur donnant des vêtements " professionnels ". L'associationrécupère des vestes, pantalons, cravates, chemises et tailleurs. Elle rhabille de neuf des gens qui parfois n'ont jamais enfilé un costume ni mis une cravate de leur vie. Et ça marche !
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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L'apparence physique est déterminante quand on cherche du travail. On s'en doutait, mais le dernier rapport du Défenseur des droits, rendu au début du mois d'octobre, a rendu les choses très claires.

Quatre principales sources de discriminations ont été repérées. Et l'apparence physique vient en premier. Etre obèse ou porter un jean plutôt qu'un costume et une cravate est une cause de rejet, repérée par plus d'un chômeur sur cinq. L'apparence physique arrive devant le fait d'être chômeur, devant le sexe ou les origines du candidat, devant son âge ou son adresse.

On dit souvent que dans un entretien, ce que l'on appelle "la communication non verbale", c'est à dire tout ce que l'on dit sans parler, les messages que l'on envoie avec son apparence, son corps, ses mouvements, comptent pour la moitié de ce qui passe en réalité.

D'où cette idée, "La Cravate solidaire". Jacques-Henri Strubel est l'un des fondateurs de cette association, bénévole, comme les autres. Il veut que tout le monde ait les mêmes chances lors d'un entretien d'embauche.

Des séances de relooking pour les chômeurs, ça existe déjà. Certaines sont gratuites, comme celles menées plusieurs fois par an par Pôle Emploi, avec la fondation Ereel.

Il y a aussi des stages de relooking payant. Ca n'est pas donné. Comptez 150 euros la séances et 500 euros pour une reprise en main complète. Cela dit, ça peut être un bon investissement. Mais ça n'est pas à la portée d'un chômeur, de quelqu'un qui n'a pas de boulot depuis longtemps ou qui n'en a jamais eu.

Pire que la surcharge de travail : le sentiment d'injustice

On associe souvent la souffrance au travail au fait d'être débordé de travail. C'est peut-être plus compliqué que ça. Des chercheurs d'une université de médecine danoise ont étudié la question. Leur étude a l'air sérieuse : plus de 4.200 fonctionnaires suivis pendant deux ans. Et ils ont découvert que la plus grande source de dépression au travail, était en fait... le sentiment d'injustice.
La formulation exacte est : "un faible niveau de justice procédurale et relationnelle a été identifié comme un facteur sérieux de dépression"... Selon cette étude, ça n'est pas le fait d'avoir trop de travail qui rend dépressif. C'est le fait d'être déprimé qui rend le travail insurmontable. Et ce qui est à l'origine de la dépression, c'est bien la conviction - ou le fait - d'en faire plus que les autres, de ne pas être traité comme les autres, de ne pas comprendre les décisions. Parole de fonctionnaires danois... mais c'est vrai que tout ça sonne plutôt juste.

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