L'absentéisme toujours à un niveau élevé en France

Quinze jours par an. Quinze jours de travail manqués pour maladie

C'est ce que révèle la dernière photographie de l'absentéisme au travail, qui montre une France pâlote et souffreteuse. Le baromètre publié hier par le cabinet Alma Consulting indique que le nombre de jours d'absence pour maladie est toujours au plus haut.

D'ici à en conclure que les travailleurs français, en général, ont l'arrêt maladie facile, il y a de la marge

D'abord parce que certaines catégories de salariés n'ont jamais été aussi assidus au boulot qu'aujourd'hui. C'est le cas des cadres. Leur taux d'absentéisme est en chute libre : moins quatre pour cent ! Au point que certains chercheurs, comme le sociologue Denis Monneuse, s'inquiètent pour ces bons soldats, toujours sur le pont. On parle à leur sujet de "présentéisme". Certains viendraient au boulot alors qu'ils ne sont pas en état. D'autres refusent les arrêts maladies parce que la charge de travail qui pèse sur eux ne leur permet pas le moindre temps mort..

A côté de ces "jamais malades", d'autres catégories, plus souvent portés pâles

Les ouvriers, les plus de cinquante ans - avec des arrêts maladie plus long -, les salariés des transports et de la santé, les deux secteurs en plus forte progression pour les jours d'absence. Pourquoi ici et pas ailleurs ? Le cabinet Alma consulting, qui mesure le phénomène depuis six ans, a posé la question aux salariés et aux DRH. Et ils n'ont pas tout à fait le même avis sur la question. Les salariés disent, pour deux-tiers d'entre eux, que s'ils étaient mieux payés, ils seraient moins souvent absents. Ils mettent en avant le manque la reconnaissance.

Sur la fiche de paie, mais pas seulement, ils veulent, pour rester motivés, que l'on reconnaisse le travail accompli. Les DRH, pour limiter les jours de maladie, parlent eux d'échauffement physique avant la prise de poste - une pratique qui donne d'ailleurs d'excellents résultats - et de meilleur aménagement des postes de travail.

Deux mesures semblent en tout cas mettre tout le monde d'accord

On observe moins de jours d'absence dans les petites équipes que dans les grandes. Et ça n'est pas la taille de l'entreprise qui compte, mais bien celle de l'équipe. Au-delà de vingt salariés, l'absentéisme se met à grimper. Autre recette miracle : le dialogue. Dans les entreprises qui ont mis en place des accords sur le télétravail, la pénibilité ou l'emploi des seniors, on observe deux fois moins de jours d'absence qu'ailleurs...