Glassdoor, le site qui veut faire la lumière sur les salaires
C’est un petit tremblement de terre dans le monde du recrutement
Un mastodonte prend pied dans la jungle déjà très animée du marché de l’emploi. Le roi, c’est toujours Pôle Emploi, de loin le site le plus fréquenté pour chercher du travail. Mais derrière, les concurrents se livrent une guerre sans merci. leboncoin.fr est en tête, mais il doit batailler avec les américains indeed.fr et monster.fr, récemment arrivés en France.
Ils vont désormais devoir compter avec un nouveau venu, tout droit arrivé de la Silicon Valley. glassdoor.fr compte déjà vingt cinq millions d’adhérents dans le monde. Son originalité : non seulement c’est un site d’emploi. Il compte à ce jour une centaine de milliers d’annonces qu’il va puiser dans les autres sites d’emploi et dans les entreprises - c’est ce que l’on appelle un agrégateur.
Mais c’est aussi un site communautaire qui publie les avis des salariés sur leur entreprise. Sous couvert d’anonymat, on peut y indiquer son salaire, ses primes, râler si la cantine n’est pas bonne ou les bureaux trop bruyants.
Et si on peut consulter gratuitement les annonces d’emploi, il faut s’inscrire pour lire les avis - rédigés à la manière de ce qui existe sur TripAdvisor pour les hôtels et les restaurants. Ce sont d’ailleurs les fondateurs de TripAdvisor qui ont lancé Glassdoor. Il faut donc s’inscrire et accepter de livrer des informations sur son boulot actuel. Donnant-donnant.
On peut se demander : à quoi ça sert ?
Deux réponses. Pour le candidat, à part un petit côté voyeur, ça sert à en savoir plus sur l’entreprise dans laquelle il postule. Notamment sur le salaire au moment de l’embauche.
Pour les entreprises, l’utilité, c’est de comprendre ce que l’on dit d’elle sur la toile. Pour ses débuts en France, le site américain ne fera pas payer les entreprises pour avoir accès à ces informations.
Mais par la suite, des services seront payants, comme cela se pratique aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.
glassdoor.fr s’inscrit en fait dans un mouvement qui s’accélère en France depuis deux ou trois ans : les entreprises se soucient de ce que l’on dit d’elles sur le net. Parfois elles attaquent en justice. Mais le plus souvent, elles cherchent à soigner leur réputation, leur « marque employeur ». Elles achètent pour cela les services de sociétés qui vont enquêter auprès des salariés pour savoir ce qu’ils pensent de la boite. Le site meilleures-entreprises.com et le classement greatplacetowork.fr fonctionnent sur ce modèle.
Qu’un géant américain investisse cinquante millions de dollars dans le business de la « marque employeur » en France montre que le phénomène va prendre de l’ampleur et qu’il y a même de l’argent à gagner avec ça.
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