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Emploi : le phénomène des salariés "boomerang", de retour dans leur entreprise

Cela concerne près de 10% des salariés, selon un sondage à paraître jeudi 20 avril : revenir dans l’entreprise qu’on avait quittée quelque temps avant. Les salariés "boomerang" sont de plus en plus nombreux.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Des salariés franciliens sur le Parvis de la Défense. Photo d'illustration (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Des salariés qui retournent dans l'entreprise qu'ils venaient de quitter, c'est directement à cause des difficultés de recrutement des entreprises et du nouveau rapport de force entre les salariés et les recruteurs. Si la France n’a pas connu comme les États-Unis un phénomène massif de "Grande démission", de nombreux salariés ont profité des tensions sur le marché du travail pour aller voir ailleurs. Résultat : certains, après un départ "coup de tête" reviennent à la case départ. Un sondage publié jeudi 20 avril par Cadremploi dit que 9% des cadres ont déjà démissionné d’une entreprise pour y être réembauché quelques temps après. Et que 51% des salariés ont déjà été témoin d’un tel mouvement.


Les entreprises ne rechignent pas à reprendre ceux qui les ont abandonnées. Selon Carole Ferté, directrice des études à Cadremploi, de nouveaux rapports, décomplexés, se sont instaurés de part et d’autre. "Il y avait une forme d’égo dans ces rapports, elle a complètement disparu", commente la spécialiste. On se concentre donc, côté entreprises, sur les avantages d’une telle manœuvre : l’accueil et l’acclimatation du salarié deviennent faciles et rapides, c’est un gain de temps – et donc d’argent – considérables, le salarié est opérationnel beaucoup plus vite et le recrutement est beaucoup moins risqué.

Le mouvement s'amplifie


Pour le salarié "boomerang", il y a aussi des avantages. Tout mouvement d’une entreprise à une autre s’accompagne d’une négociation salariale. Et Carole Ferté confirme que revenir dans son ancienne entreprise s’accompagne généralement d’une augmentation de salaire. Du reste, le mouvement s’amplifie. il avait déjà été repéré l’an dernier par le réseau social Linkedin, qui disait que plus de 2% de ses inscrits avaient suivi un tel parcours l’an dernier, contre 1,17% en 2019. Surtout dans les domaines des finances et des services aux collectivités. Avec près de 10% de salariés "boomerang", selon Cadremploi, et 46% qui pourraient envisager de se lancer dans une telle opération, on voit une nette accélération du phénomène.

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