Deux heures de transports pour aller au travail, c'est de plus en plus courant
On les croyait surtout voyageurs de commerce, ou bien hommes d’affaires toujours entre un avion et un TGV
Des travailleurs qui passent leur temps sur les routes et dans des hôtels, loin de chez eux. La SNCF vient de se pencher, avec le laboratoire de sociologie urbaine de l’Ecole Polytechnique de Lausanne, sur ces « grands mobiles ». Ceux qui habitent à plus d’une heure de leur travail ou bien qui passent soixante nuits en dehors de leur domicile. Et, surprise, le phénomène touche désormais toutes les catégories professionnelles. Ce sont ceux qui habitent dans les banlieues lointaines des villes, dans les campagnes et dont le lieu de travail est éloigné. Ils sont employés de sociétés de nettoyages, infirmières ou aides-soignantes. Ce sont aussi des travailleurs indépendants, qui doivent multiplier les missions chez les clients. « Tranches de vie mobile », un livre issu de cette étude sort, aujourd’hui pour raconter leur quotidien.
Hausse du chômage, pression pour garder son emploi ou ne pas le perdre : ce sont les plus précaires qui sont les plus exposés à ces longs temps de transport. C’est le cas de Myriam, qui travaille dans la communication et qui ralllie tous les jours Moissy-Cramayel, près de Melun à la Garenne-Colombe, dans les Hauts-de-Seine. Un trajet de deux heures et demi aller et retour. Voir davantage :
"Ca peut durer quatre heures, explique-t-elle. donc c'est vrai que c'est compliqué. Pour le moment, je suis en CDD et j'attends d'avoir un emploi permanent pour pouvoir envisager de me rapprocher de mon lieu de travail "
Des "nomades forcés" comme Myriam, il y en a de plus en plus en France : plus 30% en quatre ans, selon cette enquête. En France, plus d’une personne sur deux est dans cette situation à un moment ou un autre de sa carrière.
De plus en plus travaillent dans les transports : plus 30% en quatre ans
Du coup, « la valeur économique du temps passé à voyager pourrait être posée, écrivent les auteurs de cette étude. Pourquoi ne pas le considérer tout bonnement comme un temps de travail à part entière ? », demandent-ils.
Ces derniers mois, plusieurs syndicats ont exigé que le temps passé à travailler chez soi ou dans les transports soit comptabilisé. Pour les cadres, la CGT parle même de « travail au noir » pour ceux qui ne sont pas rémunérés pour le temps passé sur leur ordinateur, notamment dans les transports.
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