Comme L'Oréal pour les coiffeurs, les entreprises s'intéressent aux apprentis
Des dizaines d'entreprises se lancent dans la formation d'apprentis. L'un des derniers en date : L'Oréal qui vient d'annoncer la création d'un campus à Paris car il manque 10 000 coiffeurs en France.
Il manque 10 000 coiffeurs en France. Pour remédier à cette pénurie, L'Oréal vient d'annoncer la création d'un campus à Paris. Des dizaines d'entreprises se lancent dans la formation d'apprentis.
On n'y pense pas forcément, mais la coiffure c'est, juste derrière la boulangerie, le deuxième secteur de l'artisanat en France. Et comme l'artisanat en général, les ciseaux et séchoirs n'attirent pas vraiment les jeunes. Pas suffisamment. On est en pleine pénurie de coiffeurs. C'est pour inverser la tendance que le numéro un mondial de la beauté a donc décidé d'ouvrir son propre centre de formation. Il va voir le jour en janvier prochain à Paris.
On y apprendra à couper les cheveux, mais pas seulement. À gérer une entreprise et à manager des salariés aussi. L'Oréal va ainsi délivrer un diplôme équivalent à bac+3. Le groupe testera sa formule dans la capitale pendant un an et il compte bien se lancer ensuite dans toute la France avec des écoles partenaires.
La grande mode pour une entreprise d'ouvrir sa propre école
C'est un mouvement très fort. Depuis que la loi "avenir professionnel" leur a ouvert cette possibilité, pas moins de 61 entreprises ont déposé des demandes pour créer leur propre centre de formation d'apprentis, les fameux CFA. De quoi s'agit-il ? Désormais les entreprises peuvent mettre sur pied des écoles pour former les salariés dont elles ont besoin. C'est plus simple. Ça ne passe plus par les régions mais par les branches professionnelles. Résultat, la demande explose. C'est par exemple Adecco qui s'associe à Korian, Sodexo et Accor pour former et embaucher 1 000 apprentis par an dans les métiers de la cuisine. Korian va aussi ouvrir un CFA pour les métiers du soin. C'est le groupe Nicolin, à Montpellier, qui va ouvrir le mois prochain un CFA dans les métiers des services à l'environnement. Schneider Electric, Safran, Arc International... on ne compte plus les entreprises qui profitent de cette possibilité.
Pourquoi un tel engouement ? Parce qu'il y a plein de métiers, en particulier de nouveaux métiers, ou des métiers en pénurie, où il n'y a tout simplement pas ou plus de formation disponible. Et où pourtant les entreprises ont des besoins. Urgents. Désormais, il faudra six mois pour qu'un diplôme soit reconnu, alors qu'il fallait trois ans auparavant. La philosophie de la loi, c'est de faire des entreprises le fer de lance de l'apprentissage. Comme en Allemagne. Du reste l'apprentissage semble enfin décoller en France. La progression de jeunes inscrits dans ces formations en alternance a été de 8,4% au premier semestre. Une hausse bien plus forte que les années précédentes.
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