Chaparder sur son lieu de travail, ça peut être risqué
Que celui qui n'a jamais volé... des stylos, des post-it, une agrafeuse, des chemises... jette la première pierre. Le vol dans le monde du travail, le "vol en interne" comme disent les spécialistes, est banal. Quels sont ces petits vols du quotidien sur lesquels, la plupart du temps, les employeurs ferment les yeux ? Un sociologue s'est penché sur la question. François Bonnet, chargé de recherche au CNRS à Grenoble. Selon lui, un tiers des objets qui disparaissent dans les magasins seraient volés par les employés. Une proportion plus importante dans les ports et les aéroports.
Dans les bureaux, ce sont la plupart du temps des objets de peu de valeurs, quelques euros tout au plus... mais ça reste du vol. Un chapardage qui serait habituel pour environ un tiers des salariés, selon l'enquête du sociologue François Bonnet.
La plupart du temps, les employeurs ferment les yeux, ou ils ne surveillent pas. Contrôler le vol des surligneurs ou des feutres reviendrait plus cher que ce que coûte la disparition régulière de ces fournitures.
Cela dit, le vol sur le lieu de travail constitue bel et bien une cause réelle et sérieuse de licenciement. Et d'après le sociologue, certains employeurs peuvent s'emparer de ce prétexte pour se débarrasser de salariés dont ils ne veulent plus.
Dans les affaires récentes, on se souvient de salariés licenciés par un grand cabinet d'avocats parisiens pour avoir terminé les plateaux repas et les bouteilles de vin. D'employés de supermarchés virés pour avoir récupéré des produits périmés. D'une caissière renvoyée pour avoir pris des bons de réduction. Sur le papier, tout ça est bien du vol. Les juges peuvent refuser de considérer ces actes comme des "fautes". Ils peuvent remettre en cause le licenciement. Mais l'employé, lui, a perdu son travail. Moralité : prudence, surtout si on se pense dans le collimateur.
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