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Cancers, suicides : agriculteur, un métier à hauts risques ?

On a beaucoup parlé des suicides chez les agriculteurs, la semaine dernière, avec le rapport de l'Institut de veille sanitaire, l'INVS. Cinq cents suicides d'agriculteurs en trois ans, de 2007 à 2009, soit un suicide tous les deux jours dans le monde agricole. De surcroit, les agriculteurs sont "les premières victimes des produits phytosanitaires, et des cancers et maladies neurodégénératives qui vont avec", écrit la revue Santé et Travail, qui consacre son principal dossier aux risques qui pèsent sur la profession.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
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L'Institut de veille sanitaire, l'INVS, dans la première étude officielle sur la question, dénombre un suicide tous les deux jours chez les agriculteurs entre 2007 et 2009.
Un phénomène que l'INVS attribue directement aux difficultés financières et à la grande solitude dans laquelle sont souvent les agriculteurs.

Le texte précise que le suicide est la troisième cause de mortalité, après les cancers et les maladies cardio-vasculaires. "Ils sont les premières victimes des produits phytosanitaires, et des cancers et maladies neurodégénératives qui vont avec", écrit François Desriaux, directeur de la rédaction de la revue "Santé et Travail", dont le dossier de couverture du mois d'octobre s'intitule "Le risque est dans le pré".  On y démontre un "lien entre l'exposition professionnelle aux pesticides et l'apparition de maladies très graves chez les agriculteurs".

Emploi : l'appel des charcutiers

On manque d'agriculteurs, on comprend mieux pourquoi... et on manque en effet de charcutiers. Comme dans tous les métiers de bouche, c'est la crise des vocations. Il y a un an, un boucher, Hugo Desnoyers, lançait ce qu'il avait appelé "un os dans la mare". Avec un certain succès, au moins médiatique. Même cause, même effets : le métier de charcutier n'attire plus assez de jeunes apprentis. Il en manquerait 800 par an pour assurer le renouvellement des générations. La profession reconnait qu'elle n'a pas une image assez moderne, que les cuisiniers ont réussi à faire parler d'eux, que les bouchers s'en tirent mieux. Des métiers de bouche, ce sont les charcutiers qui rament le plus. Pour attirer de nouveaux les jeunes, ils veulent mettre l'accent sur l'aspect "traiteur". Et sur toute une nouvelle génération qui travaillent des produits bio et locaux. En tout cas, du boulot, ici, il y en a.

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