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C'est mon boulot. Une formation obligatoire pour recruter sans discriminer

Embaucher quelqu'un, ça s'apprend. Depuis peu, ceux qui sont amenés à faire passer des entretiens d'embauche, dans des entreprises de plus de 300 salariés, reçoivent une formation. 

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Passer un entretien d'embauche, cela s'apprend. (MAXPPP)

Depuis quelques jours une nouvelle obligation pèse sur les entreprises : celle de former tous leurs salariés qui ont à faire un recrutement à la non discrimination. Ils doivent apprendre la loi, bien sûr, mais aussi prendre conscience des stéréotypes qu'ils ont en tête.

"Avez-vous l'intention de faire un enfant dans les années qui viennent ?" "Est-ce que vous n'êtes pas trop vieux pour vous adapter à nos technologies ?" "Est-ce que vous pratiquez régulièrement votre religion ?" Autant de questions auxquelles les candidats sont encore souvent exposés en entretien de recrutement et qui sont totalement illégales. Mais qui pourraient disparaître. Depuis quelques jours, toutes les personnes qui sont chargées du recrutement dans toutes les entreprises de plus de 300 salariés doivent – c'est donc la loi qui leur impose – suivre une formation tous les cinq ans. Une formation pour leur apprendre à recruter sans discriminer, sans poser des questions déplacées voire carrément répréhensibles.

L'importance de la loi

La loi fixe 22 critères de discriminations : le sexe, l'origine, la religion, bien sûr, mais aussi des motifs plus subtils comme le lieu de résidence, la fragilité économique ou la perte de mobilité. Il s'agit surtout d'apprendre aux recruteurs à éviter de poser des questions discriminatoires, souligne l'association À compétence égale, qui dispense ce type de formation. Un manager ou un client va souvent demander à un recruteur de lui trouver "un homme de 30 à 35 ans" pour un poste. Il va revenir au chargé de recrutement de traduire cela en demande de compétences claires et objectives. Et de dire : "Et si je te trouve une femme de 50 ans qui a telle expérience, telle compétence, ça ira donc pour le poste ?" Cela suppose que le chargé de recrutement soit parfaitement au clair sur la performance recherchée, qu'il sache décrypter la demande et qu'il puisse mettre au jour la discrimination.

C'est une formation obligatoire, mais il n'y a malheureusement pas de sanction prévue si on ne la suit pas. Mais ce sera alors plus facile de prouver la discrimination, devant les tribunaux ou auprès du Défenseur des droits. Mais il ne faut pas oublier le côté pédagogique de cette nouvelle obligation. Il s'agit de faire prendre conscience aux recruteurs qu'on a tous des stéréotypes qui brouillent notre vision des candidats. Les mettre au jour, c'est déjà donner plus d'équité au recrutement.

En bref 

Les futurs médecins ne veulent plus tout donner à leur métier. Le fait d'avoir "une qualité de vie satisfaisante" arrive en deuxième critère de choix de leur travail. Ils redoutent avant tout de faire "trop de sacrifices par rapport à leur vie privée", selon un sondage mené par Appel Medical search.

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