C'est mon boulot. Un tiers de la population active affirme avoir été discriminé
La discrimination au travail ou dans la recherche d'emploi est fréquemment ressentie, selon une enquête du Défenseur des droits que dévoile franceinfo jeudi en avant-première.
Le Défenseur des droits, une institution dirigée par Jacques Toubon, publie jeudi 23 mars une enquête sur la discrimination dans le monde professionnel, que dévoile franceinfo jeudi en avant-première.
Une personne sur trois discriminée dans l'emploi
Que ce soit en raison du sexe, de l'âge, de la maternité ou des origines, les discriminations au travail sont fréquentes. Selon l'étude, 34% de la population active assure en avoir été victime au cours de ces cinq dernières années. Ces cas de discriminations se produisent davantage au travail que dans la recherche d'emploi. Les personnes interrogées relatent des expériences de discrimination qui se sont déroulées pour 29% au travail, au cours de leur carrière, et/ou lors de la recherche d'un emploi, à 18,5%. Globalement, les discriminations frappent plus souvent la population féminine : 41% des femmes disent avoir subi de telles expériences contre 28% des hommes.
Un cumul de facteurs pénalisant pour les femmes
Le Défenseur des droits s'est intéressé aux populations qui cumulent plusieurs facteurs de discrimination. Au premier rang de ce classement, les femmes âgées de 18 à 44 ans, perçues comme noires, arabes ou asiatiques. Elles peuvent être deux fois et demie plus discriminées que les femmes du même âge vues comme blanches. Et même en mettant de côté la perception des origines, les jeunes mères et les femmes enceintes sont également très mal loties. Elles se ressentant deux fois plus discriminées que les autres. Un exemple typique est relevé par le Défenseur des droits, qui cite le cas d'une infirmière dont le CDD n'est pas renouvelé parce qu'elle est enceinte.
Des chiffres alarmants pour d'autres catégories
Il ne fait pas bon être jeune et d'origine extra-européenne. Le 10e baromètre du Défenseur des droits le confirme en présentant ces chiffres. Par rapport aux hommes blancs de 35 à 65 ans, les hommes du même âge vus comme arabes, noirs ou asiatiques ont une probabilité trois fois plus élevée d'être discriminés. Et les jeunes de 18 à 34 ans ont eu un risque de discrimination six fois plus élevé.
Il est aussi relevé dans le rapport que les personnes atteintes de handicap sont également lourdement touchées. Près d'une personne handicapée sur deux déclare avoir été discriminée, contre seulement 31% des non-concernés par le handicap.
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