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C'est mon boulot. Trente ans entraîneur de rugby : "On était deux, aujourd'hui on est vingt !"

Chaque vendredi, franceinfo part à la rencontre de ceux qui font le même métier depuis trente ans. Comment vivent-ils ? Comment ont-ils vécu les évolutions de leur profession ? Aujourd'hui Jacques Brunel, entraîneur de rugby.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jacques Brunel, entraîneur de l'équipe de rugby de Bordeaux-Bègles. (NICOLAS TUCAT / AFP)

Jacques Brunel a entraîné l'équipe d'Italie, les avants de l'équipe de France et aujourd'hui l'Union Bègles Bordeaux. Il a fait ses débuts à Pau en 1988. Les clubs étaient encore amateurs. L'entraîneur aussi : "Quand j'ai commencé, on était deux. Deux pour tout faire, plus un toubib qui venait de temps en temps, comme ça, et aujourd'hui on est entre 15 et 20." Un entraîneur qui a dû aussi s'ouvrir sur le monde : "En 1990-2000 quand j'étais à Pau, il y avait deux étrangers, je suis parti en équipe de France pendant six ans, je suis revenu à Perpignan : il y avait 11 nationalités différentes".

Gérer l'humain

Son métier s'est enrichi d'une fonction de management, voire de gestion des ressources humaines : "On a aujourd'hui 51 joueurs, en comptant les jeunes de moins de 20 ans. Il faut gérer tous les aléas d'une carrière, avec de la concurrence. Les jeunes sont parfois impatients, avec des fins de carrière qu'il faut anticiper. Il y a tout un tas de composantes avec lesquelles il faut s'adapter aujourd'hui. Moi, j'ai commencé il y a trente ans et on ne se préoccupait pas de cela. Mais alors pas du tout !"

Pour gérer ce groupe, l'entraîneur a désormais en sa possession des outils modernes : "On essaie de les suivre au plus près de leurs performances individuelles, il y a des tests, des moyens technologiques : on peut savoir s'ils sont fatigués ou pas, on est en train de travailler sur les variations cardiaques, on les interroge tous les matins sur leur état de fatigue, sur leur humeur, sur tout un tas de choses."

Des athlètes avant tout

Si l'on scrute les évolutions des humeurs, des invariants demeurent, dans ce métier : "Il y a des choses qui n'ont pas changé. Les garçons se sont athlétisés, on a mis des moyens autour, mais malgré tout, cela reste une histoire d'hommes, entre des garçons. Qu'est-ce qu'ils vont faire de leur aventure ? De leur saison ? Comment le groupe va vivre à l'intérieur ? C'est l'histoire des hommes entre eux et ça, ça n'a pas changé". [Jacques Brunel entraîne des joueurs hommes NDLR]

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