C'est mon boulot. Quand entreprendre est la seule issue pour trouver du travail en banlieue
Lundi se tiennent à Grigny, dans l'Essonne, les états généraux de la politique de la Ville. Dans les quartiers sensibles, 45% des jeunes sont au chômage. La seule issue pour eux est souvent de créer leur entreprise.
45 % des jeunes sont au chômage dans les quartiers sensibles en France. La seule issue pour ces chômeurs est souvent de créer leur entreprise.
C'est le cas d'Abou M'Bodji. Il a grandi dans le quartier Montgaillard, au Havre. A trente ans, il a créé sa société de rénovation d'appartements. Peintures, papiers peints, agencement. Sa particularité : il emploie des chômeurs de longue durée et des jeunes éloignés du monde du travail. Créer sa boite, la solution s'imposait : "C'était un moyen pour moi de créer mon propre emploi : au Havre il y a un fort taux de chômage et trouver un emploi dans lequel on s'épanouit c'est très compliqué." Aujourd'hui, il s'épanouit, sa société marche bien, mais au départ les handicaps ont été nombreux : "On est une génération qui part avec des handicaps. C'est plus difficile parce qu'on n'a pas le réseau, on n'a pas les personnes qui peuvent nous prêter de l'argent pour démarrer. On a vécu des discriminations qui nous renforcent dans l'idée que lorsqu'on entreprend il faut être très patient et persévérant."
70 % sont au chômage
Parmi les porteurs de projet qui sont accompagnés par l'association Positive Planet, créée par Jacques Attali, un sur deux n'a pas le bac. 70 % sont au chômage et 17 % sont au RSA. Un peu plus de femmes dans les créateurs d'entreprise en banlieue qu'ailleurs. Et ils se lancent pour la plupart dans l'entreprise individuelle, dans la micro-entreprise. Un quart seulement prévoit d'embaucher. Ils se lancent dans le commerce, dans les services, à la personne et aux entreprises, dans la restauration, le BTP, sans oublier les VTC, qui représente environ 10 % des créations d'entreprise, surtout en banlieue parisienne.
Planet Finance peut les soutenir. Ils ont déjà permis la naissance de 4600 entreprises. L'association compte une trentaine de lieux d'accueil en banlieue. Une aide à la structuration du projet, au positionnement, à la recherche de financement, au choix de la forme juridique. Ces entrepreneurs de banlieue font souvent peur aux banques. Ils peuvent trouver des financements auprès de structures comme l'Adie, France Active, Initiative France ou les chambres de commerce.
En bref
Emmanuel Macron a dit dimanche qu'il voulait "revisiter" la participation et l'intéressement. Une étude montre justement que les salariés veulent investir davantage dans leur entreprise. L'actionnariat salarié, là où il est pratiqué, a la cote. 65 % des salariés le jugent positivement : il est perçu comme un bon complément de rémunération et surtout comme un levier de motivation, selon le cabinet Equalis Capital.
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