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C'est mon boulot. Etats-Unis : chômage, des méthodes uniques au monde

Toute la semaine, gros plan sur le chômage. Comment sont traités les chômeurs en Allemagne, aux Etats-Unis, en Suède, en Grande-Bretagne et au Danemark. Gros plan aujourd'hui sur les Etats-Unis, qui ont des méthodes uniques au monde. 

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des chômeurs lors d'une foire à l'emploi à Sunrise, en Floride, en novembre 2016. (JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Quelle(s) réponse(s) face au chômage ? Toute la semaine, Philippe Duport fait un tour de la situation dans cinq pays. Le chômage est géré de différentes façons suivant les pays et les Etats-Unis ne font rien comme les autres. C'est particulièrement vrai en matière de traitement du chômage.

Un système de bonus-malus pour les cotisations patronales

Commençons par les entreprises. Ce sont elles et seulement elles qui financent les allocations chômages. Les salariés ne contribuent pas au système. Mais ce qu'il y a de vraiment original, c'est qu'elles payent en fonction de leur historique de licenciement. C'est un système de bonus-malus. Plus elles licencient, ou plus précisément, plus de gens touchent le chômage à cause d'elles, plus elles cotisent.

C'est un système unique au monde mis en place pour protéger les travailleurs du licenciement, souligne Christine Rifflart, économiste à l'OFCE. Si on peut donc se séparer très facilement d'un salarié aux Etats-Unis, cela a quand même un coût pour les entreprises.

Une indemnisation très variable... et très courte

L'indemnisation est différente selon les Etats, la moyenne est de 45% de l'ancien salaire. Certains sont plus généreux, comme le Colorado, d'autres moins, comme le Wisconsin. Mais certains Etats se basent sur le gain hebdomadaire moyen pour calculer combien un chômeur va toucher. Le montant est donc variable dans le temps, même au sein d'un même Etat.

Mais ce qui est très original, et là, en revanche, homogène dans tous les Etats-Unis, c'est la durée d'indemnisation. Elle est très courte, 26 semaines, soit six mois. Mais elle varie en fonction de la situation économique du pays et du taux de chômage. Par exemple, si le taux de chômage dépasse les 6% –ce qui n'est pas le cas actuellement, le chômage est à son plus bas niveau, à 4,6%–, la durée augmente. Après la crise de 2008, il était monté à 99 semaines, soit près de deux ans.

Des chômeurs très contrôlés

Les demandeurs d'emploi doivent fournir entre quatre et vingt preuves chaque mois de leurs recherches d'emploi pour conserver leur allocation. Mais à l'inverse, le service le Pôle Emploi américain n'aide pas du tout les chômeurs à retrouver un travail. Les Etats-Unis ne consacrent que 0,1% de leur produit intérieur brut aux "politiques actives" contre le chômage.

C'est beaucoup moins que la moyenne des pays de l'OCDE. En fait, le service public de l'emploi est avant tout un distributeur d'allocations. Résultat : un marché de l'emploi à deux vitesses. D'un côté des gens insérés dans le marché du travail qui retrouvent très vite, en quelques semaines. Et de l'autre des chômeurs de longue durée nombreux et difficiles à réinsérer.

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