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C'est mon boulot. Chômage : en Allemagne, les chômeurs sont suivis de près

Toute la semaine, gros plan sur le chômage. Comment sont traités les chômeurs en Allemagne, aux Etats-Unis, en Suède, en Grande-Bretagne et au Danemark. Gros plan aujourd'hui sur l'Allemagne où les chômeurs sont suivis de près. 

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un chômeur entre dans l'agence pour l'emploi de Wiesbaden, en Allemagne, le 15 novembre 2015 (ARNE DEDERT / DPA)

Quelle(s) réponse(s) face au chômage ? Toute la semaine, Philippe Duport fait un tour de la situation dans cinq pays. Coup d'œil sur l’Allemagne qui a réduit le nombre de ses chômeurs : 6% de chômage maintenant alors qu’il était à 10% en 2003.

Cette baisse est dûe à la croissance, certes, mais aussi au système qui prend en charge les chômeurs, et qui s'est durci. De 32 mois de couverture, on est passé à 12 mois. Les conditions d’accès à l’assurance chômage sont elles aussi drastiques : il faut avoir travaillé au moins un an, contre trois mois en France. Enfin le montant des allocations est aussi plus bas qu’en France : 60% de l’ancien salaire net et 67% pour un chômeur avec un enfant. C’est moins que les 57 à 75% du brut versés chez nous. D’autant qu’il y a un plafond de 2 300 euros. Et qu’on ne perçoit rien si le conjoint a des revenus.

Les sanctions sont fréquentes. Si on refuse un emploi ou une formation, c’est 30% d’indemnités en moins. Si on ne se présente pas à un rendez-vous avec un conseiller, les indemnités peuvent être réduites de 10%. Et 60% en cas de récidive. Même pour des raisons de santé. Les contrôles ont été durcis ces dernières années. La consigne a même été donnée de se montrer plus méfiant à l’égard des chômeurs absents en début ou en fin de semaine.

Sévérité pour les chômeurs de longue durée

Au-delà d’un an au chômage on bascule dans un autre système. On perçoit une sorte de revenu minimum d’insertion. Il n’est que de 370 euros environ. Pour les chômeurs de longue durée, ont été créés les "mini-jobs" et les jobs à un euro. Les "mini-jobs" sont censés mettre le pied à l’étrier aux chercheurs d’emploi. Mais dans les faits, beaucoup s’y embourbent. Il s’agit de petits boulots payés 400 à 450 euros par mois, sans cotisation.

Il y a aussi les Ein-Euro-Job, les jobs à un euro. Les chômeurs de longue durée ne peuvent pas refuser ces boulot à un euro de l’heure, parfois deux. Il s’agit de travailler dans le secteur public ou caritatif pour se voir maintenir ses allocations. Ceux qui sont dans des mini-jobs ou des jobs à un euro disparaissent des statistiques du chômage. 

Et en Allemagne, la baisse du chômage a des conséquence inattendues, puisque l’agence allemande pour l’emploi a annoncé qu’elle allait supprimer 5 000 emplois d’ici à 2019, "sous réserve que l’évolution économique se maintienne". La bonne conjoncture a déjà poussé l’agence à supprimer 12 000 postes depuis 2013.

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