C'est mon boulot. 30 ans chauffeur-livreur : "On n'a plus de pourboires"
Tous les vendredis "C'est mon boulot" va à la rencontre de ceux qui font le même métier depuis trente ans. Comment vivent-ils ? Comment ont-ils vécu les évolutions de leur profession ? Aujourd'hui : un chauffeur-livreur.
Il a tout fait, Daniel Rodrigues, chauffeur-livreur depuis trente ans. Il a été aussi chauffeur de poids lourd. Aujourd'hui, en plus de son boulot de chauffeur-livreur dans Paris, il livre des pizzas. Premier changement, depuis trente ans qu'il exerce cette activité : on n'entre dans ce métier comment avant : "Au début de ma carrière, on frappait à une porte, on montrait ce qu'on savait faire et c'était tout. Aujourd'hui on vous demande de l'expérience, des diplômes, etc."
Pour Daniel Rodrigues, la conduite a énormément changé : "On n'avait pas autant de radars, la police était largement plus souple. Feu orange, on pouvait passer, aujourd'hui c'est PV. Sur les autoroutes, on pouvait rouler un peu et pour se reposer, on avait plus de temps."
"Les employeurs nous surveillent..."
Et il livrait donc plus de clients en moins de temps, selon lui. Sans compter qu'aujourd'hui, il a toujours un fil à la patte :"On est plus surveillés qu'avant. Les camions sont tous géolocalisés. Les employeurs nous surveillent. La société où je travaillais avant, quand ils avaient quelqu'un en grippe, ils le surveillaient et au moindre écart, boum, un avertissement."
En trente ans, Daniel Rodrigues a aussi constaté des améliorations : "On a de meilleurs véhicules, on a la direction assistée, l'aide au démarrage en côte. La qualité de conduite s'est nettement améliorée. Avant je roulais avec un J9, ou un Mercedes qui n'avait pas de direction assistée. Aujourd'hui on conduit avec un doigt, c'est le confort." Autre grand changement en trente ans, les pourboires : "Avant, même dans la messagerie, j'avais du pourboire. Mais aujourd'hui, on n'a pas un centime de pourboire. Les gens se disent : c'est son boulot, il est payé pour. J'ai vu nettement la différence au passage de l'euro".
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