Un peu de nature pour une meilleure santé
Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5, nous encourage à nous mettre au vert. Une équipe australienne vient de faire le bilan de 92 études scientifiques. Et les bénéfices d'une simple promenade en pleine nature ou dans un parc urbain ou dans son jardin sont immédiats.
franceinfo : Des études scientifiques montrent que la nature pourrait devenir un traitement sur ordonnance, pour améliorer notre santé physique et mentale ?
Géraldine Zamansky : Tout à fait. Il s’agit même du très sérieux bilan de 92 études scientifiques. Elles ont été analysées par une équipe australienne qui conclut à d’importants bénéfices. Avec des effets objectifs sur la tension artérielle par exemple, réduite de plusieurs points. Et de belles améliorations pour les personnes souffrant de dépression ou d’anxiété.
Cela n’étonne pas du tout le Dr Mélissa Lem, qui dirige le programme national de nature sur ordonnance, au Canada. Le Dr Lem peut prescrire à ses patients 20 minutes quotidiennes, dans la nature. Elle m’a expliqué que cette "dose" a été établie à partir d’une étude américaine de 2019, qui était sans doute dans le bilan australien.
Ces résultats montrent une baisse de la quantité de cortisol, l’hormone du stress, dans la salive de personnes qui passent même seulement 5 minutes dans un parc. Et cette baisse devient vraiment spectaculaire, à partir de 20 minutes. D’où l’ordonnance du Dr Lem.
Être dans la nature est donc apaisant, c’est assez intuitif. Mais cet apaisement peut avoir un effet sur notre santé physique ?
Oui, ce cortisol par exemple, est en fait impliqué dans un grand nombre d’équilibres de notre organisme. Quand il reste trop longtemps élevé, cela augmente les risques de maladies chroniques, comme l’hypertension artérielle ou le diabète.
Un excès de cortisol réduit aussi nos défenses immunitaires face aux virus et aux bactéries. C’est ce type d’arguments scientifiques que le Dr Lem utilise pour convaincre ses patients de passer plus de temps dans la nature. Si c’est trop difficile chaque jour, deux heures d’affilée le week-end seraient tout aussi efficaces.
Mais est-ce qu’il faut aller au fond d’une forêt pour ressentir ce bénéfice ?
Et bien non ! Un parc dans une ville ou même un simple jardin peuvent suffire. Le critère précisé par le Dr Lem est d’avoir vraiment la sensation d’être dans la nature. Alors bien sûr, c’est plus facile s’il n’y a pas de bruit de voiture et que vous entendez seulement les oiseaux chanter. Mais même dans un petit square, en prenant le temps de concentrer votre attention sur les fleurs et les feuilles toutes neuves du printemps, vous pourrez avoir des bénéfices.
L’étape suivante souhaitée par le Dr Lem, c’est le développement d’activités accompagnées pour stimuler les Canadiens plus réticents. Pour l’instant, tout repose sur la disponibilité de chacun et de la proximité d’espaces verts.
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