Légumes, fruits et céréales freinent le cancer de la prostate

Augmenter la part des aliments d'origine végétale et réduire ceux d'origine animale contribue à ralentir la progression du cancer de la prostate.
Article rédigé par franceinfo - Géraldine Zamansky
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une alimentation avec moins de viande permet de réduire de 46% les risques de cancer de la prostate. (TETRA IMAGES / TETRA IMAGES RF / GETTY IMAGES)

C'est une publication réalisée par une équipe de San Francisco qui a suivi 2000 hommes après leur diagnostic de cancer de la prostate. Le risque de progression de la maladie est réduit de 47% chez ceux qui ont la plus grande part d'alimentation d'origine végétale, part rapport à ceux qui lui accordent moins de place.

franceinfo : Manger moins de d’aliments d’origine animale freinerait le cancer de la prostate. Géraldine Zamansky, vous êtes journaliste au Magazine de la Santé sur France 5 et cette semaine vous nous parlez du meilleur pronostic d’hommes touchés par ce cancer, grâce à une alimentation plus "végétarienne" ? 
 
Géraldine Zamansky : C’est exactement le résultat du suivi de plus de 2000 hommes pendant en moyenne 6,5 ans, après le diagnostic d’un cancer de la prostate, sans métastases. Le risque d’évolution de leur maladie a été réduit de 47%, chez ceux qui mangeaient le plus d’aliments d’origine végétale, par rapport à ceux qui leur accordaient moins de place dans leur assiette.

Vivian Liu, la coordinatrice de cette recherche à l’Université de Californie, m’a précisé que la protection maximale a été obtenue sans devenir végétarien. Mais en mangeant chaque jour 8 portions de fruits, légumes ou céréales complètes, et en conservant près de 4 portions de viande, œufs ou produits laitiers. Sachant qu’une portion, c’est une pomme, ou une petite moitié d’avocat et 85 g de steak ou 25 cl de lait.  

Et comment cette alimentation végétale réduit-elle la progression des cellules cancéreuses ? Grâce aux vitamines ? 
 
Exactement, grâce à plusieurs vitamines et autres minéraux, capables de protéger et même de réparer nos cellules. Avec une stimulation des défenses immunitaires et une action anti-inflammatoire. Bref, l’ensemble forme une sorte de bouclier contre la transformation et la multiplication des cellules cancéreuses.

Vivian Liu m’a aussi expliqué le rôle inverse des aliments d’origine animale. À cause de substances toxiques formées par la cuisson à haute température de la viande par exemple, (les amines hétérocycliques). Ou encore d’une sorte de super carburant pour les tumeurs, contenu dans les produits laitiers (l’IGF1).  
 
C’est sûr, cette liste de composants dangereux peut aider à devenir plus "végétarien" … 

Le Pr François Desgrandchamps, chirurgien urologue à l’Hôpital Saint-Louis à Paris, trouve effectivement dans l’étude de Vivian Liu un argument supplémentaire pour encourager ses patients en ce sens.

Il m’a rappelé qu’en février dernier, un autre suivi au long cours d’hommes touchés par un cancer de la prostate, a montré un lien entre plus de fruits et légumes dans l’assiette, et une meilleure santé sexuelle et urinaire.

Sans oublier d’autres publications sur les bénéfices spécifiques des tomates, surtout cuites, ou de la famille des choux contre cette maladie. Mais attention, l’alimentation n’est qu’une arme de plus dans la bataille. Ces différentes études ont un point commun essentiel : les patients ont d’abord tous suivi les traitements proposés par leurs médecins.  

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