Comprendre et soigner les varices des jambes

Les varices des jambes, un problème de santé qui touche 20 millions de Français. Qu'est-ce qu'une varice ? Quelle est la prise en charge ? Les précisions de Martin Ducret.
Article rédigé par franceinfo - Martin Ducret
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20 millions de Françaises et de Français souffrent de varices des jambes. De nouveaux traitements existent, mais ils ne sont pas encore remboursés par la Sécurité sociale. (Illustration) (MANCEAU SERGE / MAXPPP)

Martin Ducret, médecin et journaliste au Quotidien du Médecin, nous parle aujourd'hui des varices des jambes, un problème de santé qui touche 20 millions de Français, et il évoque particulièrement leur prise en charge. 

franceinfo : Tout d’abord, qu'est-ce qu'une varice de jambe ? 

Martin Ducret : Une varice, c'est la dilatation anormale d'une veine superficielle au niveau des membres inférieurs, qui devient alors visible sous la peau. C’est la conséquence d’une insuffisance veineuse, c'est-à-dire que les veines ne font plus bien leur travail de faire remonter le sang vers le cœur, alors le sang stagne et les veines se dilatent.

Les varices peuvent être accompagnées ou précédées d’autres symptômes, comme une sensation de jambes lourdes, des douleurs, des démangeaisons ou encore des œdèmes. 

Que faire en cas de varices ? 

Dans tous les cas, il faut favoriser un bon retour veineux en pratiquant une activité physique régulière, comme la marche par exemple, éviter l’exposition des jambes à la chaleur, et perdre du poids en cas d'excès.

Concernant les médicaments, les veinotoniques comme le Daflon peuvent diminuer les symptômes, et le port de bas ou de chaussettes de contention permet d’améliorer le retour veineux. Quand les varices persistent malgré tout, qu’elles soient gênantes sur le plan esthétique, ou pourvoyeuses de symptômes handicapants, le traitement est alors plus invasif.  

Pour bien comprendre, imaginez un arbre. Pour soigner les varices collatérales (les branches de l’arbre), il existe la sclérose, pratiquée au cabinet médical, qui correspond à l’injection d'un produit liquide ou d’une mousse dans les veines.

Ensuite, il y a le laser ou la radiofréquence, dont le but est de boucher la veine principale, la veine saphène qui correspond au tronc de l’arbre. De manière plus radicale, on peut utiliser le striping, un geste chirurgical pour enlever la veine saphène. 

Mais il existe un traitement moins populaire, et beaucoup moins agressif, que les méthodes que vous venez de citer ? 

Oui, c’est une technique chirurgicale, validée par de nombreuses études, la méthode ASVAL (ablation sélective des varices sous anesthésie locale) qui a été conçue par le Dr Paul Pittaluga, chirurgien vasculaire à Paris. “Le principe, m’a expliqué mon confrère, est d’aller enlever, grâce à de toutes petites incisions, seulement les veines collatérales (les branches de l’arbre) responsables des varices.

L’avantage de cette technique ambulatoire, qui n’utilise aucun produit, est d’éviter les récidives, en préservant le capital veineux, grâce à la conservation de la veine saphène (le tronc). De plus, pas besoin de pansement et rarement d'un arrêt de travail.

Malheureusement, cette méthode n’est pas encore remboursée par la sécurité sociale, et encore trop peu de praticiens l'utilisent, par absence de maîtrise de cette technique chirurgicale spécifique. 

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