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C'est ma santé. Impact de l'épidémie de Covid-19 sur le traitement du cancer du sein

Aujourd'hui on s'intéresse à l'impact de l'épidémie de Covid sur les autres maladies, et notamment le cancer du sein avec les précisions du docteur Catherine Uzan, chef du service de chirurgie et cancérologie gynécologique et mammaire de la Pitié-Salpêtrière. 

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Colmar. 01/10/2020. Présentation d'un mannequin de formation à l'auto-palpation pour détecter le cancer du sein. Opération de la ligue contre le cancer devant la gare de Colmar pour Octobre Rose et la prévention.  (MAXPPP)

Avec le confinement, les craintes liées au coronavirus, beaucoup de femmes ne sont pas allées faire leurs mammographies, d'autres ont repoussé leurs traitements, avec des conséquences qui peuvent être dramatiques.

Une grande campagne de prévention et de collecte de dons a démarré ce jeudi 1er octobre, c'est la 27e édition d'Octobre Rose, et il y a urgence à sensibiliser les femmes : le cancer du sein est le 1er cancer chez la femme, c'est le plus mortel : 12 000 décès chaque année.  Les précisions de Catherine Uzan est chef du service de chirurgie et cancérologie gynécologique et mammaire de la Pitié Salpêtrière. 

franceinfo : vous avez observé une incidence de cette épidémie de Covid-19 sur vos patientes ?

Dr Catherine Uzan : Clairement, les patientes ont eu plus de réticence à aller faire leur mammographie de dépistage. On a bien vu qu'on avait deux fois moins de mammographies qui ont été réalisées cette année. Si on était sur une période courte, décaler sa mammographie d'un mois, ce n'est pas un problème. Mais on se rend bien compte que cette crise sanitaire s'inscrit dans un temps long. Et là, par contre, on a des conséquences qui peuvent être beaucoup plus importantes.

Et pour ce qui est des patientes qui se sont palpé une lésion dans le sein, j'ai vu trop de patientes récemment qui m'ont dit je l'ai palpé depuis le mois de mars, mais je n'osais pas venir. Je craignais de venir à l'hôpital. Ce n'était pas le moment et malheureusement, on commence à voir des stades un peu plus avancés chez certaines patientes. Il faudra des mois pour se rendre compte vraiment des conséquences de cet arrêt. Mais je pense qu'il faut vraiment véhiculer un message clair pour les femmes. Il faut allez vous faire dépister. Il faut aller voir vos médecins si vous voyez ou palper quelque chose d'anormal.

On doit donc insister sur la prévention, le dépistage, d'autant qu'il n'y a pas de fatalité

Tout à fait. Il faut savoir que la majorité des cancers du sein, notamment par le dépistage, sont découverts à des stades précoces, et qu'un cancer du sein découvert un stade précoce, dans 90% des cas, on pourra guérir les patientes. Donc, c'est très important, le dépistage, c'est sauver des vies, lorsqu'il est bien suivi. Mais c'est aussi avoir des chirurgies moins radicales, moins de chimiothérapie, donc des traitements moins lourds pour les patientes. Ce message là est vraiment important. 

Campagne Octobre Rose

Le docteur Catherine Uzan est chef du service de chirurgie et cancérologie gynécologique et mammaire de la Pitié-Salpêtrière et lauréate du prix Ruban Rose 2019 qui récompense son action sur la gestion des risques en cancérologie. Ce prix est décerné chaque année dans le cadre de la campagne Octobre Rose, le noms des lauréats de cette année sera révélé dans une émission diffusée le 6 octobre sur le site de Radio France, partenaire de cette campagne

Vous pouvez faire des dons à l'association Ruban Rose, organisateur de cette campagne de lutte contre le cancer du sein.

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