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Attention aux cabines UV : une vraie source de danger, surtout avant 30 ans

Il fait beau, on a envie d’abandonner les pantalons mais c’est sûr, au début, les jambes sont pâles. Et ce n’est pas grave ! Ce qui le serait, c’est de se créer un sur-risque de cancer en entrant dans une cabine de bronzage.

Article rédigé par franceinfo - Géraldine Zamansky
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Dès la première séance dans une cabine UV, les peaux claires augmentent leur risque de cancer de la peau. (Illustration) (HANNAH BÄRLIN / EYEEM / GETTY IMAGES)

L'ANSES, l'agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire nationale, qui avait même demandé l'interdiction des cabines UV, relance une alerte sur les risques de ces cabines de bronzage.

Contrairement aux idées encore trop répandues, ce n'est pas parce qu'on n'y prend pas un coup de soleil qu'on n'augmente pas son risque de cancer. Cela ne "prépare" pas non plus la peau à la plage. Les précisions de Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5.

franceinfo : On pensait que ces cabines avaient disparu, mais en fait, ce n’est pas le cas ?

Géraldine Zamansky : Vous le pensiez parce qu’il y a eu une demande d’interdiction en 2018 par l’ANSES, l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Mais ça n’a pas marché. Le motif semblait pourtant incontournable, je cite : "L’effet cancérigène pour la population de l’exposition aux UV artificiels". Une affirmation évidemment étayée par des preuves très solides.

Comme une étude australienne montrant que plus de 3/4 des cancers de la peau de type mélanome, diagnostiqués chez des jeunes 18 à 29 ans, étaient attribuables à la fréquentation des cabines de bronzage. On parle ici de mélanome, de cancers graves, chez de très jeunes gens !

Le lien est vraiment avéré entre les UV artificiels de ces cabines et ces cancers ?

Absolument. Aujourd’hui, cela ne fait plus aucun doute, comme me l’a rappelé le professeur Caroline Robert, dermatologue au centre de lutte contre le cancer Gustave Roussy.

Jusqu’au début des années 2000, on croyait que dans les rayons ultra-violets, les UV, envoyés par le soleil, c’était surtout les UVB qui provoquaient des cancers de la peau, en abîmant les cellules au cœur de leur ADN. C’est pour ça que les cabines ont alors utilisé la famille des UVA.

Mais depuis, on a découvert que les UVA aussi sont dangereux. Même à dose théoriquement contrôlée. Même si la personne n’a jamais eu de coup de soleil à cause d’une séance de bronzage artificiel. Car c’est une des fausses croyances encore très présentes dans ce domaine : tant que je n’ai pas de coup de soleil, ma peau ne souffre pas. Et bien si, Caroline Robert est formelle : les UVA peuvent abîmer nos cellules en profondeur, sans laisser de couleur rouge à la surface.

Mais alors pourquoi ces cabines existent-elles encore ?

Peut-être un intense lobbying des propriétaires de cabines ? Ils n’ont seulement plus le droit d’accueillir des mineurs, et la publicité a été très réglementée donc leur activité est devenue plus discrète.

Mais attention, vraiment. Les risques commencent dès la première séance surtout chez les plus jeunes. Et surtout si vous avez la peau claire. Il ne faut pas non plus croire que cela prépare votre peau au soleil de la plage.

En fait, je ne vais pas ici rentrer dans les détails, mais les UVA tout seuls n’en ont pas le pouvoir. En revanche, sous leur action ciblée en cabine, la peau vieillirait quatre fois plus vite que sous la lumière du soleil. Donc, si vraiment on a envie de bronzer un peu, mieux vaut garder cette source naturelle avec modération et en mettant une crème protectrice.

L’alerte ANSES 2022

L’avis de l’ANSES en 2018

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