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C'est ma maison. Le pouvoir d’achat immobilier décroche

Pour la première fois depuis quatre ans, le pouvoir d’achat immobilier des ménages diminue.

Article rédigé par franceinfo - Charlie Cailloux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
En cette période inédite de crise sanitaire, de télétravail et de désir de vie "plus au vert", les critières de recherche de logements se modifient.  (MAXPPP)

Charlie Cailloux, conseiller juridique pour le site immobilier PAP.fr, nous explique pourquoi le pouvoir d’achat baisse parce que les prix augmentent.

Oui c’est exactement ça ! Dans une étude récente, le courtier en crédit Empruntis indique que la baisse des taux ne compense plus la hausse des prix de l’immobilier. Autrement dit, les conditions de crédit sont encore bonnes mais pas suffisamment pour absorber la hausse des prix. Prenons l’exemple de Bordeaux : les acheteurs doivent aujourd’hui débourser jusqu’à 9,7% de plus par mois pour acheter le même bien par rapport à juin 2017.

Et le constat est identique dans toutes les villes ?

Oui, le pouvoir d’achat immobilier a baissé dans toutes les villes entre juin 2017 et janvier 2018, mais pas à la même vitesse : Bordeaux, on l’a vu, décroche la timbale, suivie par Lyon où la mensualité a augmenté de 5,4% en 6 mois. A Nantes, Nice, Rennes et Toulouse, la mensualité a augmenté de 3% depuis juin 2017, l’augmentation est plus légère dans les autres grandes agglomérations, comme Paris ou Lille. Dans ce contexte, Montpellier est une exception : c’est la seule ville où les acquéreurs continuent à gagner un peu de pouvoir d’achat.  

Quelles sont les conséquences pour les acquéreurs ?

Puisque les prix augmentent et que les taux ne suffisent plus à maintenir leur pouvoir d'achat, les acquéreurs jouent leur dernière carte : l'allongement de la durée du crédit. On emprunte sur un plus long temps. Les derniers résultats de l'Observatoire Crédit Logement/CSA mettent en évidence cette tendance. Depuis le début de l’année 2014, la durée moyenne des emprunts s’est accrue de 14 mois (et même de 4 mois au cours de la seule année 2017).

Est-ce qu’on peut espérer une reprise du pouvoir d’achat en 2018 ?

Pas vraiment ! Selon une étude récente du Crédit Foncier, les taux devraient augmenter légèrement pour aboutir à 1,65% fin 2018 (contre 1,53 fin 2017). Ils resteront donc objectivement bas mais ils ne compenseront pas la hausse des prix qui devrait perdurer : le Crédit foncier table sur une hausse de 2,5% des prix en 2018. Et il faut aussi se souvenir, on en a parlé ici il y a quelques semaines, que les aides publiques à l’achat, tels que le prêt à taux zéro et le dispositif Pinel, ont réduit leur voilure depuis le 1er janvier. Tout ça pour dire que si 2017 a battu tous les records de ventes, l’année 2018 sera sûrement moins dynamique.

De Particulier à Particulier. (PAP.FR)

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