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Quand "bonnes résolutions" riment avec Omicron...

Le début de l’année est traditionnellement la période où l’on prend de "bonnes résolutions"... En cette période qui n'en finit pas de crise sanitaire et de nouvelle vague de la pandémie, quel sens donner à nos "bonnes résolutions" pour 2022 ? 

Article rédigé par franceinfo, Claude Halmos
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Quelles résolutions allez vous prendre en ce début d'année singulière, après deux années de pandémie à répétition ?  (YAORUSHENG / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Chaque année, aux premiers jours de janvier, on décide de prendre des "bonnes résolutions", que l’on se promet de tenir et que, d’ailleurs, on ne tient pas toujours... Mais, cette année, tout est bouleversé par la pandémie, qui repart de plus belle. Décryptage avec la psychanalyste Claude Halmos. 

franceinfo : Est-ce que, dans une telle période, prendre de "bonnes résolutions" a encore un sens ? Et, si oui, lesquelles ?

Claude Halmos : Nous prenons en général de "bonnes résolutions", avec l’idée qu’une nouvelle année pourrait nous permettre de mettre aussi du nouveau, dans notre vie. Un nouveau que nous imaginons en fonction d’un idéal de nous-mêmes (être plus ceci, moins cela..) que nous voudrions atteindre.

Et bien sûr, l’entreprise échoue souvent – ce qui peut être déprimant ; d’abord parce qu’elle implique une discipline contraignante. Et surtout parce qu’elle n’émane pas toujours d’un vrai désir, et de valeurs qui seraient vraiment les nôtres mais, sans que nous nous en rendions compte, de ce que la théorie freudienne appelle notre "surmoi". C’est-à-dire du petit gendarme intérieur qui continue à vouloir nous imposer les principes, supposés bons, que l’on nous a inculqués autrefois. Or la pandémie peut, peut-être, nous permettre de fonctionner différemment.

C’est-à-dire, de fonctionner comment ?

Elle peut d’abord nous permettre de prendre, cette année, des résolutions, en fonction non pas d’un idéal à atteindre, mais de la réalité. C’est-à-dire d’en faire des outils que nous nous forgerions, pour nous aider à résister à ce que nous fait vivre ce virus.

Formulée en des termes pas très élégants, mais parlants, la bonne résolution de cette année pourrait être : "je vais tout faire pour ne pas me laisser bouffer la tête par ce virus". Cela veut dire : je vais prendre conscience de la façon dont il m’atteint psychologiquement, pour pouvoir mieux me défendre.

Par exemple contre l’angoisse de tous les changements qu’il impose, dans le quotidien, ou celle de la totale incertitude quant à l’avenir, dans laquelle il nous met tous. Et puis les bonnes résolutions, cette année, au lieu d’être uniquement personnelles, pourraient avoir aussi une dimension collective.

De quelle façon ?

Face aux difficultés extérieures, épidémies ou catastrophes, on ne peut pas résister seul ; il faut faire corps avec les autres. C’est-à-dire s’appuyer sur sa famille, ses amis, ses collègues, ses voisins. Et cela rassure d’ailleurs beaucoup les enfants de sentir, autour d’eux, des adultes plus solides, parce qu’ils s’épaulent. Donc la bonne résolution cette année, pourrait être de s’entraider ; dans son cercle proche, bien sûr, mais aussi au-delà.

Coluche disait : les hommes sont tous égaux entre eux, mais certains sont plus égaux que d’autres. Cela veut dire qu’aux souffrances psychologiques s’ajoutent, pour beaucoup, des difficultés matérielles qui sont insurmontables sans aide.

Donc, bonne résolution : on les aide, et on leur redonne de l’espoir. Ce qui est une bonne façon d’ailleurs, de nous en redonner aussi à nous-mêmes. Bonne année à tous !

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