C'est dans ma tête. Noël
Dans deux jours ce sera Noël, le Père Noël, les cadeaux.
Noël...C'est dans deux jours. Beaucoup de gens s’en réjouissent, mais beaucoup d’autres aussi déplorent que Noël soit devenu une fête de la consommation et des cadeaux à tout prix. Et ils se demandent quel effet cela peut avoir sur les enfants. L'avis de la psychanalyste Claude Halmos.
Je crois qu’il est toujours intéressant d’étudier le sens qu’une société donne à une fête. Et la façon dont ce sens pèse sur les individus. Mais il n’en reste pas moins que, au niveau d’une famille, le sens que prend une fête pour un enfant dépend, pour beaucoup, de ce que ses parents en font.
La fête de Noël peut prendre quel sens pour un enfant ?
Pour les enfants qui vivent dans des familles chrétiennes, Noël a, au- delà de sa dimension festive, un sens spirituel. Mais, pour tous les enfants, Noël est effectivement la fête des cadeaux. C’est-à-dire une fête heureuse et chaleureuse. Avec, pour les enfants petits, le merveilleux du Père Noël qu’ils attendent. Et, pour les plus grands et les adultes, le merveilleux de l’affection, de l’amour, qui donnent envie de chercher, pour un autre que l’on aime, le cadeau qui lui fera plaisir. Mais le problème est peut-être que, dans notre société, cette idée de bonheur, de chaleur et de cadeaux soit devenue, une sorte de norme.
En quoi est-ce un problème cette idée de cadeaux et de bonheur, comme une sorte de norme ?
C’est un problème pour deux sortes de personnes : d’abord pour les adultes et les enfants qui ne reçoivent pas, dans leurs vies, l’amour dont ils auraient besoin. Et qui peuvent, ce jour- là, en ressentir encore plus cruellement l’absence. Et ensuite pour les enfants qui, eux, reçoivent de l’amour mais qui n’auront pas de cadeaux à Noël, parce que leurs familles ont trop de difficultés.
On dit souvent aux enfants : "Il faut que tu sois sage, sinon le Père Noël ne t’apportera pas de cadeaux". Il y a des enfants qui ont été très sages mais chez qui, pourtant, le Père Noël ne pourra pas passer. Parce que, s’il existe, on le sait, des "zones blanches" où Internet n’arrive pas, il existe aussi des "zones blanches" où le Père Noël ne peut pas arriver, et on ne le dit pas assez.
Mais alors que peut-on faire ? Faut-il rejeter cette fête des cadeaux ?
Surement pas ! Ce serait non seulement injuste mais totalement inefficace. On a le droit d’être heureux à Noël, si on peut l’être, et c’est très important. Je pense seulement qu’il faudrait peut-être que l’on essaye de réfléchir à transformer cette fête des cadeaux en une sorte de "fête du don". C’est-à-dire en une fête où l’on recevrait mais où aussi l’on donnerait. Et pas seulement à ceux que l’on connaît.
Le Père Noël a besoin qu’on l’aide à se battre contre les "zones blanches" et il y a en France des associations qui l’aident. On pourrait décider d’aider ces associations et de le faire, en plus, avec les enfants, en allant avec eux faire un don. Et ces enfants seraient surement très heureux et très fiers de devenir, de cette façon, des assistants du Père Noël.
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