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C'est comment ailleurs ? La criminalité à Chicago

Alors que Marseille a été le théâtre d'un meurtre en plein jour aujourd'hui, franceinfo s’intéresse à Chicago qui atteint des sommets de criminalité

Article rédigé par franceinfo, Gérald Roux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Marche à Chicago le 31 décembre 2016 pour dénoncer les 784 meurtres commis dans l'année.  (KAMIL KRZACZYNSKI / EFE)

Chicago, 2,7 millions d’habitants, a enregistré 784 homicides en 2016. La ville n'avait pas connu un tel bilan depuis 1996. Le taux d'homicide y est sept fois plus élevé qu'à New-York et quatre fois plus qu'à Los Angeles. Ce niveau de violence et ce chaos ont amené les noirs de Chicago à rebaptiser leur ville.  

"Chiraq"

"Chiraq" est la contraction de "Chicago" et "Iraq", ce qui en dit long sur l'image que les noirs ont de leur ville, puisqu’ils sont les principales victimes et les principaux acteurs de ces violences. A Chicago, les trois quarts des victimes de meurtres sont noirs et les trois quarts des auteurs de meurtres également. 

Quartiers les plus pauvres

Les crimes ont lieu à 80% dans le sud et dans l'ouest de la ville, c'est à dire les quartiers les plus déshérités de Chicago où la population noire a été repoussée après la destruction de HLM qui se trouvaient en centre-ville. Logiquement, les gangs prolifèrent et font leur business. Trafic de drogue, trafic d'armes, vols de voitures, cambriolages, recel, racket…etc.

Des meurtres pour un regard

La présence des gangs provoque les crimes avec des tentatives de vol qui tournent mal ou des actes de représailles. Mais dans cet univers de délabrement social et familial, il y a aussi des meurtres pour un rien entre des hommes très jeunes, des ados, qui se lancent de défis pour n'importe quoi, pour un regard de travers.

La plupart du temps, c'est avec de armes à feu car il est facile d'en trouver. Pendant les années 90, ces armes à feu étaient très encadrées par la loi, qui a ensuite été assouplie sous la pression d'hommes politiques pro-armes et du lobby des armes, la NRA.       

Plus de police ?

Les choses ne s'arrangent pas car la population s'arme de plus en plus face à la violence, bien au-delà des gangs. Des familles paisibles achètent de quoi de se défendre. De leur côté, les autorités choisissent la manière forte en recrutant plus de policiers.

A Washington, Donald Trump regarde Chicago avec dégout. Déjà, il s’agit de la ville de Barack Obama, une municipalité démocrate qui ne s'en sort pas face au crime. Récemment, le président américain a proposé d'envoyer le FBI, la police fédérale, pour rétablir l'ordre. En attendant, depuis le 1er janvier 2017, 90 meurtres supplémentaires ont été commis à Chicago.

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