Trains à hydrogène : des tests en cours au Japon comme ailleurs, ceux de la SNCF prévus courant 2024

Au Japon, beaucoup de trains roulent encore au diesel. Les compagnies de chemins de fer tentent de réduire les émissions de CO2 et près de Tokyo, une société teste, en ce moment, ses premiers trains fonctionnant à l’hydrogène.
Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
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Temps de lecture : 3 min
Démonstration d'un train à hydrogène avec arrivée en gare de Loches, le 1er février 2023. C'était une première sur une ligne de chemin de fer en France. (JULIEN PRUVOST / MAXPPP)

C’est une solution que la SNCF regarde de très près, puisqu'elle a déjà commandé 12 TER fonctionnant à l'hydrogène. Ces trains seront prochainement en phase de test, pour une mise en circulation prévue fin 2025, dans quatre régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Occitanie.

Au Japon, cette technologie intéresse beaucoup de compagnies ferroviaires, dont certains trains ne sont pas encore électrifiés. Là-bas, il existe une grande concurrence sur les réseaux ferrés, avec plusieurs acteurs différents selon les régions. La plupart d'entre eux travaillent sur ces trains à hydrogène.

En ce moment, dans la banlieue de Yokohama près de Tokyo, la grande société JR East commence à faire rouler un petit train local fonctionnant sur une pile à combustible. Le groupe est très attentif car un tiers de ses lignes ne sont pas électrifiées et sont donc obligées d’utiliser des locomotives diesel, qui génèrent beaucoup de CO2. Le nouveau train roule, en ce moment, sur la ligne normale mais sans vrais passagers. Les essais se font avec des ingénieurs de JR East et ceux des sociétés Toyota et Hitachi qui sont les grands spécialistes de cette technologie. 

Une électricité produite en toute autonomie

Un train à l’hydrogène fonctionne comme une voiture à l’hydrogène. Il fabrique lui-même l’électricité qu’il utilise pour faire tourner son moteur, pour allumer ses phares ou faire fonctionner ses portes. La locomotive n’est pas reliée au secteur et n’a pas besoin de caténaires, comme on voit sur les trains électriques traditionnels. Le train produit son électricité dans ce que l’on appelle des piles à combustible, qui sont placées sous les wagons. Ce sont des sortes de générateurs où se mélangent l’hydrogène, qui est stocké à bord, dans des réservoirs spéciaux, et l’oxygène récupéré à l’extérieur. Quand ces deux composants sont réunis dans la pile géante, ils provoquent une réaction chimique qui produit deux choses : de l’électricité et de l’eau. L’électricité va vers les moteurs ou éventuellement une batterie électrique et l’eau est rejetée, elle, sous forme liquide ou sous forme de vapeur. Le train peut donc fonctionner sans rejeter de CO2. La solution n'est pas verte à 100%, car la fabrication d’hydrogène génère encore énormément de CO2, mais la solution reste plus propre que les moteurs diesel classiques.

D’autres pays étudient ces trains à l’hydrogène. Des essais sont aussi en cours en ce moment en Malaisie, en Chine, ainsi qu'en Europe et en Amérique. Le groupe français Alstom vient d'étudier un train similaire au Canada et la SNCF va tester ses premiers TER à hydrogène dans les mois qui viennent. Si tout va bien, les passagers pourront monter à bord vers la fin 2025.

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