États-Unis : Washington envisage une taxe sur l'envoi de fusées dans l'espace

Le nombre de décollages de fusées a explosé ces dernières années aux États-Unis. Il y en a eu 117 sur la seule année 2023, contre seulement 15, dix ans plus tôt.
Article rédigé par franceinfo - Pierrick Leurent
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La fusée Falcon 9 de SpaceX décolle de la base de Cap Canaveral en Floride, le 15 septembre 2021. (JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Une taxe sur l'envoi de fusées dans l'espace serait un tournant marquant dans l'histoire de l'industrie aérospatiale. Il faut savoir qu'à chaque lancement de fusée, c'est tout l'espace aérien de la région - souvent la Floride ou la Californie - qui doit être réorganisé pour dérouter des dizaines d'avions et ainsi laisser le champ libre aux fusées. Cela demande beaucoup de ressources, et jusqu'ici, les entreprises concernées n'ont rien à payer - on pense évidemment en premier lieu à SpaceX.

Aujourd'hui, l'administration qui gère le secteur aérien est dotée d'un fonds de 18 milliards de dollars qui proviennent des taxes que paient les compagnies aériennes et les passagers. Joe Biden espère obtenir du Congrès une remise à plat du système pour y intégrer les entreprises aérospatiales qui font du profit. La philosophie globale de l'administration démocrate, c'est qu'il faut davantage taxer les riches. D'ailleurs, cette restructuration du financement de la sécurité aérienne pourrait aussi donner lieu à une forte hausse des taxes sur les jets privés.

Le secteur aérospatial estime être une goutte d'eau pour l'administration

Le secteur aérospatial a réagi à cette annonce et il voit cette possible réforme d'un mauvais œil. Il explique qu'une fusée traverse en moyenne l'espace aérien pendant 15 secondes seulement, et que le nombre de lancements est une goutte dans l'eau parmi les 16 millions de vols commerciaux que l'administration gère chaque année.

C'est un peu vite oublier que les contrôleurs aériens comparent le décollage d'une fusée au passage d'un ouragan en termes de perturbations. D'ailleurs, rien que l'an dernier, l'administration a dû recruter 33 agents spécifiquement pour l'aérospatial, alors même que le pays manque cruellement de contrôleurs aériens depuis la pandémie.

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