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États-Unis : les conservateurs ont aussi droit à leur film de Noël

Le film "Jingle Smells" de Daniel Lusko, avec des acteurs aux positions conservatrices, se présente comme un film voulant dénoncer la "cancel culture".
Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'affiche du film Jingle Smells (Rumble.com) (CAPTURE D'ECRAN)

Aux États-Unis, le genre du film de Noël est très populaire. Il est généralement rempli d’excellents sentiments, mais une variante est sortie toutefois le 23 novembre dernier dans le pays, Jingle Smells, un jeu de mots avec la célèbre chanson Jingle Bells, qui a donné Vive le vent en français. Ce long-métrage veut dénoncer la cancel culture et il vise un public plutôt conservateur.

Il y raconte l'histoire de Mason Stone, une star du film d'action qui est "canceled" parce qu'il a publié un post sur les réseaux sociaux dans lequel il a l'audace de demander que Dieu protège l'Amérique et que Dieu protège les troupes. Le public woke n'apprécie pas et sous la pression populaire, une société qui fabrique des figurines à son effigie décide de toutes les jeter et c'est à un groupe d'éboueurs que revient la mission de les détruire. Sauf que l'un des éboueurs, Nick Gutman, un vétéran des forces armées, refuse de le faire et distribue à la place les figurines à des enfants dans le besoin, tel un Robin des Bois de Noël.

Avec cette histoire, le réalisateur Daniel Lusko, auteur d’un thriller sur la censure des Chrétiens intitulé Persecuted, avec plusieurs acteurs connus pour leur position conservatrice (comme le comique Jim Breuer ou John Schneider, l’un des cousins Duke dans la glorieuse série des années 1980 Sherif, fais-moi peur), saisit l'occasion de se moquer des obsédés du changement climatique ou des amateurs du chou kale.

Une plateforme de diffusion interdite en France

Les producteurs sont aussi des personnalités conservatrices comme Jay Sekulow, un avocat qui a défendu Donald Trump lors de son premier procès en destitution et surtout Sean Hannity, présentateur d'un des talk-shows, les plus suivis de Fox News. Il est même devenu une figure de la droite depuis plus de deux décennies. Les thèmes de Jingle Smells font d'ailleurs partie des sujets réguliers de son émission, comme ce qu'il appelle "la guerre contre Noël". Les conservateurs, Donald Trump le premier, sont convaincus que la fête chrétienne de Noël déplaît à une partie du pays qui préfère souhaiter le plus neutre "Joyeuses fêtes" que "Joyeux Noël".

Pour visionner Jingle Smells, Il faut avoir accès à Rumble, une plateforme qu’on peut présenter comme le YouTube des conservateurs où toutes les voix ont droit de cité. On parle d’Alt-Tech comme on parle d’Alt-Right, la droite alternative. C’est la première fois qu’un long-métrage est diffusé sur la plateforme sur laquelle on peut principalement voir des documentaires ou des talk-shows. Il est disponible en paiement à la demande pour 19,99 dollars. L’essentiel des quelque 80 millions d’utilisateurs de Rumble, lancée il y a 10 ans par un entrepreneur canadien, se trouve aux États-Unis. En France, la plateforme a été interdite parce qu’elle refusait de retirer les programmes de Russia Today et Sputnik, deux médias associés au Kremlin.

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