États-Unis : l'aéroport de Las Vegas teste les contrôles de sécurité des passagers à distance

À Las Vegas, les voyageurs ont l'opportunité de découvrir à quoi ressembleront, peut-être, les aéroports de demain. L'agence en charge de la sécurité des transports aux États-Unis (TSA), y teste un nouveau type de contrôle de sécurité, où tout se fait à distance.
Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Aéroport international de Las Vegas, aux États-Unis, le 6 février 2024. (JOHN G. MABANGLO / MAXPPP)

Plus d'agents, mais des écrans et des indications, c’est un peu le même principe qu’avec les caisses automatiques au supermarché. Vous vous occupez de tout, tout seul, mais un employé reste à proximité pour aider si nécessaire.

Dans les aéroports américains, les agents de la TSA (Transportation Security Administration), avec leur chemise bleue, attendent les passagers à la sécurité en répétant les consignes à suivre. Vous en croisez trois ou quatre pendant le contrôle, mais tout se fait à distance. Au départ, un écran est là pour contacter virtuellement un agent, en cas de problème. Le voyageur place ses affaires dans un panier, transporté automatiquement vers les rayons X. Un agent s’occupe en personne du deuxième contrôle, si un objet suspect est repéré. Le voyageur, lui, passe par un scanner corporel, en gardant les bras le long du corps. Face à un grand écran dans une cabine en verre, la lumière passe au vert si c’est bon, au rouge s'il a oublié quelque chose.

"Améliorer l'expérience des passagers"

Pour l’instant, ce programme pilote n’est disponible qu’à Las Vegas et pour les passagers en TSA pré-check, une option payante avec des informations enregistrées en amont. Avec ce pré-check, le passage par la sécurité est déjà plus court. Il n'y a pas besoin d’enlever ses chaussures par exemple.

L’objectif premier annoncé par la TSA n'est pourtant pas un gain de temps. L’idée est d’améliorer l’expérience des passagers et, visiblement, cette expérience passe par plus d’autonomie et le moins d’interactions possibles avec un autre être humain. À ceux qui pensent que c’est un moyen de réduire les effectifs, l’agence soutient que les employés seront réaffectés à d’autres postes pour renforcer la sécurité. Fluidifier les contrôles peut en tout cas limiter le stress des passagers qui ont peur de rater leur vol ou qui peuvent être impressionnés par les agents. La fréquentation des aéroports va augmenter dans les années à venir, avec déjà 8 millions de voyageurs en plus cette année par rapport à la même période en 2023. Les autorités veulent s’y préparer.

De leur côté, les compagnies Delta ou United Airlines testent une reconnaissance faciale évitant de sortir sa pièce d’identité. Mais un expert des transports, interviewé par la radio publique américaine, n’a pas l’air convaincu par l’efficacité du système. L’émission satirique de Daily Show n’est pas fan non plus de la discussion avec un agent par écran interposé : "Donc, c’est une file d’attente normale mais avec une réunion sur Zoom ? Ça ne va pas marcher les gars. On sait comment ça se passe avec le travail à distance. Les agents vont faire semblant de chercher une bombe mais ils auront du porno dans un coin de l’écran. J’ai une solution pour vous à la TSA. C’est une nouvelle technologie. Ça s’appelle : mettez une file de plus !" De plus, CNN rappelle que certains supermarchés sont en train de revoir leurs stratégies en matière de caisses automatiques face à une série de problèmes. Peut-être que les aéroports peuvent se pencher sur ce cas d’étude.

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