Cet article date de plus d'un an.

Aux États-Unis, une entreprise offre un téléviseur contre de la pub non-stop

L'entreprise Telly est convaincue du concept. Elle offre donc un téléviseur d’une valeur de 1 000 dollars, environ 930 euros, à toute personne acceptant de recevoir de la publicité en illimité.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Après Pluto TV, l'entrepreneur Ilya Pozin lance Telly. (JON KOPALOFF / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / VIA AFP)

Ça vous dirait un téléviseur d’une valeur d’environ 930 euros gratuit ? On parle là d’un téléviseur Smart TV (télé intelligente) 4K de 55 pouces, livré avec un adaptateur Android pour regarder vos applications préférées, équipé de plus d’une barre de son, d’une caméra intégrée, comme un ordinateur, pour des appels Zoom, d’un micro pour lui donner des ordres, comme avec Alexa et même d’un capteur de mouvement pour jouer à des jeux vidéo interactifs, le tout sans dépenser un sou. En échange, et ce qui fait vraiment la différence avec d’autres télévisions au même prix, c’est le deuxième écran installé, sous la barre de son.

Ce deuxième écran est aussi large mais moins haut que l’écran principal. À gauche, on voit s’afficher des informations, la date, la température, des résultats sportifs, un bandeau d’information, un peu comme le tableau de bord d’une voiture. Et à droite, un écran carré diffuse de la publicité sans arrêt, même quand la télévision est éteinte. Le dispositif est capable de reconnaître ce que vous regardez sur l’écran principal pour pouvoir diffuser des publicités en lien avec ce contenu, et donc plus à même de retenir l’attention du consommateur.

Telly is watching you

Derrière cette idée, une entreprise baptisée "Telly", (c’est le mot britannique pour télé), et Ilya Pozin, un jeune entrepreneur. Il a déjà eu une idée similaire. C’est lui qui a créé Pluto TV, une plateforme de streaming, gratuite là encore, parce que financée entièrement par la publicité. Pluto TV a été rachetée en 2019 pour 340 millions de dollars par Paramount, un des grands studios hollywoodiens, ce qui donne un peu de crédibilité à Ilya Pozin. À l’époque, tout le monde disait qu’on était complètement fous, rappelle-t-il.

Telly aurait levé plus de 100 millions de dollars. Et Pozin est très transparent : pour avoir cette télévision gratuite, il faut indiquer votre catégorie démographique et celle des habitants du foyer.

"Nous savons qui vous êtes, où vous vivez, combien vous gagnez, quelle voiture vous conduisez."

Ilya Pozin, créateur de Telly

à franceinfo

Même si tout reste anonyme, assure-t-on chez Telly. "Nous connaissons vos marques préférées, vos équipes préférées". Et l’exemple qu’il donne de l’efficacité pour un publicitaire, c’est que si Toyota cherche à diffuser de la publicité chez des gens qui conduisent une Honda, Telly peut le faire. 

Et pourquoi pas une TV qui fait aussi enceinte intelligente ?

Telly vise les 500 000 téléviseurs écoulés dès la fin de cette année. La société s’attend à ce que le concept intéresse beaucoup de monde. À ceux qui pensent que l’idée est folle, la presse américaine rappelle qu’aujourd’hui déjà, des marques de smart TV arrivent à proposer des téléviseurs à bas coût parce qu’elles y intègrent de la publicité. D’après le site Lowpass, [article en anglais], la marque Vizio fait un bénéfice moyen de trois dollars seulement par télé vendue mais génère près de 30 dollars par utilisateur avec ses technologies intégrées pour la publicité et le recueil de données.

De plus, une télévision moderne, on ne se contente pas de l’allumer, de changer de chaîne et de l’éteindre. Alors Telly travaille sur d’autres applications avec ce double-écran qui deviendrait un objet interactif pour remplacer, pourquoi pas, les enceintes intelligentes du foyer, avec des concours pour gagner des cartes-cadeaux, commander une pizza ou placer un pari. Après, si certains décident de coller un bout de papier ou une photo sur l’écran pour cacher la publicité, est-ce que Telly sera capable de le détecter ?

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.