Un été de sport : Ping-pong diplomatique

Chaque samedi cet été, une Bd qui parle de sport. Aujourd’hui, "La diplomatie du ping-pong", d'Alcante et Alain Mounier, quand un hippie rapproche la Chine et les États-Unis.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Tout ça parce qu’un Américain tout foufou est monté dans le bus des Chinois ! (ALAIN MOUNIER, LE LOMBARD)

La diplomatie du ping-pong : l’expression est devenue commune en géopolitique, quand il s’agit d’expliquer comment des rencontres sportives peuvent aider au rapprochement entre les pays.

Au début des années 2000, l’Inde et le Pakistan, particulièrement en froid, n’échangeaient qu’à l’occasion des compétitions internationales de cricket dont les deux nations sont friandes. En 2018, au JO d’hiver, les deux Corées, dont on sait à quel point elles se haïssent, avaient aligné une équipe unifiée de hockey sur glace.

Et si on réglait ça sur un terrain de sport ? 

Tout commence au début des années 1970, au moment où les États-Unis se demandent comment amorcer le dégel avec la Chine de Mao. Voilà 20 ans que les deux géants n’entretiennent plus aucune relation. De part et d'autre, les opinions publiques se méprisent. Pour que cela change, il faudra un coup de pouce du hasard et deux champions aux profils totalement contraires.

L’Américain s’appelle Glenn Cowan ; le Chinois, Zhuang Zedong. Ils participent à un championnat du monde de tennis de table au Japon. Après une séance d’entraînement, Glenn, le cheveu long, le jean pattes d’eph’ et une bonne dégaine de hippie californien, monte sans s’en rendre compte et tout sourire dans le bus des Chinois. Seul Zhuang Zedong, bien raide dans son survêtement rouge, accepte de faire copain-copain.

Ce qui aurait dû ne rester qu’une rencontre sans lendemain tombe à pic pour Nixon et Mao. L’amitié naissante entre les deux sportifs donne lieu à un buzz médiatique encouragé par les dirigeants. Courbettes et poignées de main, invitation de l’équipe américaine en Chine, puis des Chinois aux Etats-Unis. Jusqu’à la venue du président Nixon à Pékin en février 1972.

"À la fin, la Chine entre à l’ONU. Ça s’est fait au détriment de Taïwan qui en a été éjectée. Mais je suis resté focalisé sur cette histoire d’amitié entre les peuples sur fond de flower power et de ping-pong."

Le scénariste Alcante

à franceinfo

La Diplomatie du ping-pong, d’Alcante et Alain Mounier, aux éditions Delcourt

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