Un dernier blues avant de partir

Frantz Duchazeau trace sa route dans les marges. Celles où évoluent ses personnages, comme le bluesman Robert Johnson, figure du "Deep South". Une légende de la musique populaire américaine dont il retrace les derniers jours.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Du blues, du bon, de l’historique (FRANTZ DUCHAZEAU, SARBACANE)

L’aura et l’influence de Robert Johnson dans le monde de la musique sont aussi considérables que sa vie fut brève. Mort à 27 ans, comme Jimmy Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison, Kurt Cobain ou Amy Winehouse, il est le premier de cette liste, puisqu’il succombe le 16 août 1938, après 3 jours d’agonie, à Greenwood, dans l’Etat du Mississipi. 

Une gloire posthume

Ce sont ces Derniers jours de Robert Johnson que Frantz Duchazeau a choisi de raconter. Il n’est pas le premier à s’intéresser en BD à ce personnage qui vivait dans les marges. On pense notamment à l’excellent Love in vain de Mezzo, au dessin, et Jean-Michel Dupont, au scénario. Mais Duchazeau est l’un des plus légitimes, quand il s’agit de mettre le blues en images.

On avait déjà remarqué son trait charbonneux, fait d’encre de Chine travaillée au pinceau, quand il avait signé en 2008 Le Rêve de Météor Slim. On le retrouve aujourd’hui d’une maturité remarquable. Il fait littéralement vibrer la lumière du Sud des Etats-Unis.

Duchazeau met en scène la dérive du bluesman, qui traîne avec un pote et sa guitare – quand ils en ont une – le long des routes de terre battue, entre les champs de coton, dans les bouges misérables où il descend du bourbon et lève les filles, et jusque dans les villes où il vaut mieux raser les murs quand on est noir.  

"Robert Johnson, c’est l’errance. Quoi qu’il arrive, il trace sa route. Dans un nuage de poussière et la moiteur du sud profond, le Deep South, dont il essayait de s’échapper."

Frantz Duchazeau,

à franceinfo

Tailler la route avec le diable

Toute une mythologie est née autour de ce musicien, dont on a dit qu’il avait signé un pacte avec le diable. Les raisons de sa mort ? Empoisonnement par un mari jaloux ? Crise de syphilis ? Pneumonie radicale ? De simples hypothèses. Quoi qu'il en soit, Johnson n’arrivera jamais sur la scène du Madison Square Garden, où la gloire l’attendait quelques jours plus tard. Restent de lui deux ou trois galettes de vinyles, quelques photos et désormais ce road trip de Frantz Duchazeau :

Les Derniers Jours de Robert Johnson, aux éditions Sarbacane.

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