Trois cents pages de solitude
Un instant d’angoisse devant le temps qui passe, un enchantement enfantin pour balayer le voile, Cyril Pedrosa, 43 ans, est aussi sensible que ses dessins.On peut lire en lui comme dans un livre ouvert où défilent ses couleurs humides et ses pastels qui jouent sur les transparences. Ceux qui depuis une quinzaine d’années suivent son travail le retrouveront tout entier dans son nouveau roman graphique Les Equinoxes . 300 pages de BD entrecoupées de quelques respirations purement littéraires – et bien écrites- pour faire entendre la solitude d’une poignée de personnages dont on ne perçoit pas forcément à priori ce qui les relie. Pour porter ces voix intérieures, Pedrosa a choisi d’entrecroiser des monologues singuliers.
Des questions banales : Pourquoi vit-on ? À quoi ça sert ? Des préoccupations chères à l’auteur : l’engagement politique, l’écologie, la famille, ses joies, ses regrets, et surtout une profonde mélancolie et une indéniable douceur dans le propos comme dans les images, font de ces Equinoxes l’album ad hoc pour entrer dans l’automne. D’autant que, finalement, la tristesse s’effacera pour laisser place à une sérénité optimiste.
Les Equinoxes , Cyril Pedrosa, aux éditions Dupuis.
Dessiner l'empire des signes
Voici des sentiments, des émotions qui traversent aussi Les Cahiers japonais de l’italien Igort. Lequel nous raconte ses années tokyoïtes. Igort vient au Japon au début des années 1990 par passion pour un pays, une culture, une histoire qui le fascinent depuis longtemps. Et pour tenter, à l’invitation de l’éditeur Kodansha, une expérience douloureuse et réussie : devenir mangaka. Ces Cahiers japonais tiennent du récit initiatique, de l’exploration érudite, de l’admiration esthétique.
Igort, Les Cahiers japonais , un voyage dans l’empire des signes, aux éditions Futuropolis.
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