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Sculpter en bandes dessinées

Deux sculpteurs font l'objet de bandes dessinées ce printemps. Germaine Richier, exposée au Centre Pompidou, à Paris, et Constantin Brancusi, pour une page d'histoire.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Avec Richier et Brancusi, il y a matière à dessiner.  (OLIVIA SAUTREUIL, BAYARD GRAPHIC' + CENTRE POMPIDOU / ARNAUD NEBBACHE, DARGAUD)

Richier et Brancusi représentent deux conceptions fort différentes de la sculpture contemporaine. Leur travail sort éclairé par les bandes dessinées signées, d'une part, Laurence Durieu et Olivia Sautreuil, d'autre part, Arnaud Nebbache.

Germaine Richier, humaine par nature 

Germaine Richier est l’une des principales figures artistiques de la première moitié du XXe siècle. Elle est La Femme sculpture, comme le titre la bande dessinée qui sort à l’occasion de la grande rétrospective que lui consacre en ce moment à Paris, le Centre Pompidou. Ses œuvres dérangent.

En grands ou petits formats, elles prennent vie dans le bronze. Ces visions remontent à l’enfance. Elle grandit en Provence, où elle préfère l’école buissonnière et la compagnie des insectes, à la discipline de l’école républicaine. Devenue adulte, elle est l’élève du sculpteur Bourdelle. Ses mains vont faire émerger des formes hybrides mi-humaines mi-animales : La Grande sauterelle, La Chauve-souris, La Cigale, L’Araignée, L’Hydre, La Feuille, Le Griffu, L’Orage, L’Ouragane. La petite nièce de Germaine Richier, Laurence Durieu, veille sur l’œuvre de l’artiste.

"Gamine, elle aime collectionner les insectes, les araignées, les cocons de vers à soie, les bois flottés, qu’elle appelle ses documents. Pour elle, on est d’abord minéral, végétal, animal et, de surcroît, humain."

Laurence Durieu, la petite nièce de Germaine Richier

à franceinfo

Laurence Durieu signe le scénario de La Femme sculpture, dessiné pratiquement de bout en bout dans un noir et blanc radical, par Olivia Sautreuil. Un conseil : lisez cette BD avant d’aller voir l’exposition à Beaubourg. En entrant, devant chaque sculpture, vous aurez le sentiment de la connaître, de l’avoir vu prendre forme, et de savoir presqu’intimement ce qu’elle voulait dire pour sa créatrice.

Germaine Richier, La Femme sculpture, une coédition Bayard Graphic et le Centre Pompidou.

L'affaire de l'envol

Les oeuvres d'un autre géant, Constantin Brancusi, sont aussi lisses et patinées – en bel acier brossé, en fonte, en pierre polie – que celles de Germaine Richier sont torturées. Et c’est bien là le problème. Quand, en 1926, une galerie d’art de New York veut exposer le sculpteur français d’origine roumaine, les douaniers américains veulent taxer son Oiseau dans l’espace. A leurs yeux, cette flèche oblongue verticale qui brille au soleil, n’est rien d’autre qu’un produit industriel. Le procès va durer deux ans. Brancusi va le gagner.

Le dessinateur Arnaud Nebbache raconte avec finesse Brancusi contre États-Unis, aux éditions Dargaud.

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