Retour sur les BD primées à Angoulême
Le sacre de « l’Arabe du futur », la BD autobiographique de Riad Sattouf, couronné par le fauve du meilleur album de l’année, était prévisible. Succès public et critique, « l’Arabe du futur » fait aussi écho à l’actualité en évoquant la Libye de Kadhafi et la Syrie de la dynastie Hassad. Riad Sattouf met en ce moment la main au deuxième tome de son grand récit familial.
Avec Last Man, les trois trentenaires passés par l’animation et férus de nouvelles technologies ont créé un univers séduisant qui marie la culture BD franco-belge, celle venue du Japon, l’esprit des accros aux jeux vidéo de baston et les obsessions adolescentes pour les filles à gros seins. Tout cela fait très boutonneux, mais en plus, c’est bien. Lastman, le manga à la française, compte déjà six épais volumes et deviendra bientôt lui-même un jeu vidéo.
Le Japon de Florent Chavouet
On aurait pu craindre en revanche que Florent Chavouet paie la discrétion de son parcours de dessinateur. Publié par les éditions Philippe Picquier, ses deux premiers livres sont totalement inclassables. Il y présente une cartographie toute personnelle du Japon en accumulant sur les pages les détails de la vie quotidienne : les objets les plus communs, les affiches publicitaires, des petits bouts d’architecture. Toutes choses que l’on retrouve dans sa première bande dessinée, « Petites coupures à Shioguni » qui vient de lui valoir le fauve polar. Florent Chavouet met cette capacité à saisir d’un coup d’œil tout ce qui fait sens dans un paysage urbain au service d’un scénario malin qui joue sur les points de vue des différents personnages de son histoire construite et déconstruite comme un film de Quentin Tarantino. « Petites coupures à Shioguni » aux éditions Picquier.
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