Métal Hurlant story
1975, un jeune homme de 17 ans ne rêve que d’une chose : dessiner dans le meilleur magazine BD du moment. En 1975, le magazine en question ne compte que trois numéros, il a pour titre « Métal Hurlant » et l’adolescent provincial doit faire cent kilomètres pour se le procurer. Avec fougue et inconscience, il envoie ses propres dessins à la rédaction. Alleluyah ! A la stupeur de sa famille qui comprend alors qu’il ne passera pas son bac, « Metal » lui demande de tout lâcher pour tenter l’aventure à Paris. Serge Clerc, alias le dessinateur espion, le créateur de Phil Perfect, sera jusqu’en 1987 l’une des signatures graphiques les plus représentatives de l’esprit « Métal ». Vingt ans après le mot fin, il livre sa vision de la vie et mort du magazine de la BD rock dans une bande dessinée où les images se bousculent sur 220 pages. Le trait n’a jamais été aussi dynamique, le pinceau plus souple, les plis de pantalons sont impeccables et les pin-up parfaites.
Le vrai héros de cette histoire dessinée a pour nom Jean-Pierre Dionnet. C’est lui qui dirigeait Métal Hurlant avec le sentiment d’avoir réussi à mettre en route un vrai mouvement incohérent où se côtoyaient tous les contraires. Collectionneur fou, scénariste remarqué, producteur de télé, Dionnet se voit transformer de son vivant en personnage de BD. Ce qui lui donne le droit de tutoyer Spirou et Flash Gordon. Et de ne pas pleurer la disparition de son journal. C'est donc avec fierté et apparemment sans nostalgie qu'il signe la préface du « Journal » sous-titré "une histoire vraie", de Serge Clerc chez Denoël Graphic.
Le 14ème Prix France Info de la Bande dessinée d’actualité et de reportage à Exit Wounds de l'israélienne Rutu Modan (Ed. Actes Sud BD) .
Rutu Modan enseigne la bande dessinée et produit elle-même des histoires dont les personnages -ici un chauffeur de taxi, une jeune soldate, un épicier et une mère de famille orthodoxe- se croisent, se cherchent et ont beaucoup de mal à se trouver. Finalement, la figure centrale de cette bande dessinée, c’est la société israélienne elle-même, ses peurs et ses doutes, ses douleurs quand elle est confrontée aux attentats aveugles, ses frictions entre modernité sociale et orthodoxie religieuse, ses déchirements et ses solidarités.
D’un point de vue graphique, le trait de Rutu Modan apparaît lisse, d’un réalisme simplifié, quelque peu déformé, avec des couleurs acidulées. Un style que le grand auteur de bande dessinée Moebius qualifiait récemment de "pop".
A noter: Rutu Modan sera présente mi-mars au prochain Salon du Livre de Paris, dont Israël est l'invité d'honneur.
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