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La BD fait son cinéma

Des pionniers, Pathé, Gaumont et Alice Guy, à Godard et Coppola, en passant par Tati, les maîtres du 7e art croqués par le 9e.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Cinéma et bandes dessinées : d'une image l'autre (OLIVIER SUPIOT, GLENAT / FLORENT SILLORAY, CASTERMAN / JEAN-BAPTISTE HOSTACHE, RUE DE SEVRES / PHILIPPE DUPUY, FUTUROPOLIS)

Chacune à sa manière, quatre BD disent l’amour de leurs auteurs pour le cinéma.

La mécanique de Jacques Tati

Tati et le film sans fin, c’est à la fois une évocation biographique du réalisateur de Jour de fête et des Vacances de Monsieur Hulot et une relecture de son œuvre burlesque : son goût pour l’art du mime, le music-hall, les grimaces enfantines, mais aussi évidemment le cinéma de Buster Keaton et Harlod Lloyd, WC Fields – son préféré – ou encore Laurel et Hardy. Cette BD parvient à démonter et à analyser l’humour et la technique de Tati. Une prouesse que l’on doit au scénario rigoureux et inspiré d’Arnaud le Gouëfflec et au dessin malicieux d’Olivier Supiot.

Tati et le film sans fin, chez Glénat.

La folie Apocalypse now 

150 pages pour comprendre comment un cauchemar a accouché d’un chef d’œuvre. Pour mettre en scène et dénoncer la guerre du Vietnam, Francis Ford Coppola tourne dans la jungle philippine. L’entreprise est dantesque. Le réalisateur, génial, excessif et paranoïaque. La chaleur, insupportable. Les stars – Martin Sheen, Dennis Hopper, Marlon Brando – totalement alcooliques, droguées et ingérables. Florent Silloray dessine cette hallucination collective à l’aquarelle rehaussée de crayons de couleurs, des couleurs qui brûlent les yeux et des images un peu floues.

Un tournage en enfer, au cœur d’Apocalypse now, aux éditions Casterman.

Duel à trois

Le second volume de la bande dessinée Les Pionniers revient sur la concurrence féroce que se livrèrent au début du XXe siècle Charles Pathé et Léon Gaumont. Sans oublier la figure féminine longtemps occultée de l’histoire du cinéma : la réalisatrice Alice Guy. Pour raconter Les Pionniers, ils se sont mis à trois : Guillaume Dorison, Damien Maric et Jean-Baptiste Hostache. L’album a pour titre Le Rêve américain, aux éditions Rue de Sèvres.

Godard n'est pas mort

Jean-Luc Godard, JLG, a un jour regretté de ne pas savoir dessiner. Même mal, comme les auteurs de bandes dessinées. C'est lui qui le laissait entendre. Le dessinateur Philippe Dupuy imagine une conversation avec le cinéaste. Il a même fait le voyage dans le petit bourg de Rolle, en Suisse, où vivait le réalisateur de Pierrot le fou. A l’époque, il n’était pas encore mort. Des dessins, du langage, des images, des collages, des pensées, des dialogues : on peut le dire, J’aurais voulu voir Godard est une BD intello, aux éditions Futuropolis. 

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