Dur, dur, d'être impératrice
De la princesse européenne, façon Sissi, emperlousée dans ses robes de taffetas de soie, à la femme d’action au bord de la crise de nerfs, jetée dans les intrigues de pouvoir, et témoin de massacres à répétition, le destin de Charlotte de Belgique est un puissant roman d’aventures qui brasse la géopolitique du XIXe siècle.
Un destin exemplaire
Après avoir accepté cette histoire en quatre volumes, le dessinateur Matthieu Bonhomme se souvient de ses premiers échanges avec le scénariste Fabien Nury. Lequel cherchait un personnage qui, à l’époque du Second Empire, traverserait les territoires en guerre.
"Charlotte, avec son histoire, raconte l’impérialisme européen, le colonialisme, l’échec du colonialisme, et ce que c’est que d’être du côté des méchants, et d’avoir un destin tragique."
Matthieu Bonhommeà franceinfo
Petite Charlotte deviendra grande et triste
Charlotte Impératrice, c’est aussi et peut-être d’abord le double portrait de cette femme et de l’homme qu’elle épouse, alors qu’elle n’a que 17 ans, Maximilien de Habsbourg, mari volage et prince inconséquent, qui règnera brièvement sur le Mexique, sous le nom de Maximilien 1er.
La Princesse et l’archiduc, L’Empire et Adios Carlotta, nous rapprochent peu à peu de l’inexorable conclusion. Dans ce mélange de faits réels et de pure invention, Matthieu Bonhomme le reconnaît : il a fait Charlotte plus belle qu’elle n’était.
"Je devais pouvoir la représenter enfant, puis jeune fille innocente, puis impératrice, puis dominatrice, puis régnante, puis malheureuse. J’ai simplifié un peu ses traits, agrandi ses yeux et essayé de trouver son cœur et son âme."
Matthieu Bonhommeà franceinfo
Ne nous y trompons pas ! Sans négliger la part d’exotisme des décors – les ors viennois, la lumière de Venise ou la chaleur des paysages luxuriants d’Amérique centrale – c’est bien un monde tragique que nous regardons, à travers les yeux d’une femme aussi puissante que fragile.
Charlotte Impératrice, aux éditions Dargaud.
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