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Dior et Camus, deux vies d'excellence en BD

Le dessin raffiné d'Annie Goetzinger porte la biographie du grand couturier de l'après-guerre. Les lumières de Laurent Gnoni accompagnent "entre justice et mère" l'évocation du Prix Nobel de littérature 1957 signée José Lenzini.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (©)

Christian
Dior... Près de 70 ans après la naissance de la grande maison de l'avenue
Montaigne, ce nom reste synonyme de création, d'excellence et de luxe à la
française.
Son arrivée au firmament de la haute couture se confondra toujours pourtant
avec une expression anglophone, le "New Look", apparue sous la plume de la
rédactrice en chef du Harper's Bazaar, pour qualifier, en février 1947,  la première collection du jeune styliste. C'est
le moment précis que choisit Annie Goetzinger pour démarrer sa biographie
dessinée "Jeune fille en Dior", petit bijou de BD, élégant, léger, distingué
comme l'un de ces modèles de veste cintrée, aux épaules arrondies, sur une jupe
ample dont la corolle descendait sous les genoux. En fait, c'est une évidence. Quoi
qu'elle dessine, Goetzinger soigne les costumes de ses personnages. Et donne à
ses images un petit côté suranné. Et
parler de Dior, c'est une manière de mettre en scène, une nouvelle fois, comme
elle se plaît à le faire, cette France de l'après-guerre, entre liberté
retrouvée et tickets de rationnement.

Jeune
fille en Dior
, aux éditions Dargaud.

Albert
Camus était un fils du sud. Un enfant pauvre de l'Algérie française. Elève doué
à qui la méritocratie de l'école publique permit de s'élever au dessus de sa
condition, sans jamais perdre sa dimension d'homme libre, jusqu'au Prix Nobel
de littérature.

L'évocation
de l'auteur de "L'Envers et l'endroit", de "Noces", de "L'Homme révolté", que
nous proposent José Lenzini au scénario et Laurent Gnoni au dessin emporte
l'adhésion. Au récit profondément humain et humaniste répond la radicalité de la
mise en scène et des couleurs. Le
bleu, l'orange et le rouge dominent.

Camus, entre justice et mère , aux
éditions Soleil.

Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la
chronique "Info manga" de Laetitia de Germon de la rédaction de
franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Laetitia
vous livre sa sélection et ses coups de cœur.

Chibi Devi ! , 1 et 2, de Hiromu Shinozuka, chez Soleil

A 14 ans, Honoka se sent très seule et pour couronner le
tout elle est la tête de turc de ses camarades de classe. Un jour, alors
qu'elle se trouve au bord du désespoir, un événement fantastique vient
bouleverser sa vie : un couple de démons décide de lui confier leur bébé ! Le
petit Mao est si mignon qu'Honoka décide de s'en occuper avec l'aide de Shin,
un voisin de son âge. Honoka n'est donc plus seule et se demande avec sa
nouvelle famille ce que l'avenir peu bien leur réserver.

Un manga très frais mélangeant humour et émotion. Il est
servi par un graphisme totalement kawaii, avec des traits simples, des grosses
têtes, des expressions caricaturales qui collent parfaitement à l'histoire.

Cage of Eden , 1 et 2 , de Yoshinobu Yamada, chez Soleil

Akira et ses camarades de classe reviennent d'un voyage
scolaire en avion lorsqu'un incident se produit, des secousses, une illusion
puis le trou noir... Ils se réveillent plus tard sur une île habitée par des espèces
que l'on croyait éteintes depuis des milliers voire des millions d'années.
Akira et quelques camarades d'infortune vont tenter de survivre à ce qui paraît
être un horrible cauchemar.

Si le scénario n'est pas forcément original, le suspense et
les scènes d'action sont très efficaces, et l'on a rapidement envie d'en savoir
plus. Le dessin retranscrit bien l'ambiance même si certaines expressions sont
un peu exagérées. Le titre se dévoile au fur et à mesure des volumes.

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