BD, bande dessinée. Une histoire de France légèrement barrée
Dans "Henriquet, l'homme-reine", Richard Guérineau raconte le règne d'Henri III. En mélangeant les styles graphiques et en prenant ses aises avec l'histoire officielle.
L'histoire, c'est du Grand-Guignol
En adaptant il y a quatre ans le roman de Jean Teulé Charly 9, Richard Guérineau a pris goût à l’évocation historique légèrement barrée. Charly, c’était Charles IX, le roi qui ordonna le massacre de la Saint-Barthélémy. Pour raconter ce règne, Guérineau alternait les séquences réalistes et burlesques, avec un art consommé des portraits et des dialogues. Des qualités que l’on retrouve dans Henriquet, l’homme-reine. Soit, Henry III, frère du précédent auquel il succède sur le trône de France par le bon vouloir de leur mère, Catherine de Médicis.
Henry III, c’est l’époque des hauts-de-chausse, les messieurs en culottes bouffantes et collants moulants, et pour tous, hommes et femmes à la cour, des fraises extra-larges, jabots de dentelles qui vont si bien aux nobles dames et tristes sires qui ne cessent d’ourdir complots et menées pour prendre le pouvoir ou le conserver. Ah, guerroyer et tuer ! Mais, loin des champs de bataille et des campagnes où le peuple souffre, le parti-pris, ici, est celui d’un huis-clos.
Rester au sein du Palais royal pour comprendre comment l'homme le plus puissant du pays peut vivre tous ces événements ahurissants.
Richard Guérineau
Guérineau s’amuse de ce théâtre où l’on rentre côté cour pour sortir côté cimetière. Où le roi a bien du mal à remplir son devoir, d’abord conjugal, tant il est accaparé à jouer au bilboquet avec ses mignons. Dans le phrasé faussement d’époque et les situations grand-guignolesques, Guérineau en fait des tonnes. Ça va saigner !
C'est trash ; les gens disent "c'est horrible, c'est odieux", mais en même temps ils rient.
Richard Guérineau
Mieux vaut en rire, en effet. Les caisses de l'État sont vides et les factions rivales s’affrontent sur fond de guerre de religion.
Henriquet, l’homme-reine, Richard Guérineau, chez Delcourt.
François Boucq brosse le portrait de la France
Pas dans le sens du poil, évidemment. Dessins d’humour, courtes BD, portraits-charges, Boucq déploie ses talents de caricaturistes dans un recueil qui piochent dans ses cartons depuis une vingtaine d’années. C’est sobrement intitulé Portrait de la France, Boucq, aux éditions I.
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